Place à la paix qui vient de Dieu

Imprimer

« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix » (Jn 14,27a)

Sixième de la série.

Retrouver le chemin de son cœur, c’est se disposer à faire l’expérience de la paix.

Cette série sur le thème de la prière s’inspire tout particulièrement de l’excellent ouvrage intitulé « La prière retrouvée » que nous vous recommandons grandement.

La prière retrouvée par Pierre Guilbert, 1981, Foi vivante – Vie spirituelle, Nouvelle cité, Distribution Cerf, 1981, 180 p.

Nous avons eu la chance de nous procurer cet ouvrage en faisant une recherche sur le Net. Notre copie est usagée, car l’ouvrage semble vraisemblablement épuisé.

La paix de Dieu

N. B. Afin de saisir le contexte de ce sixième article de la série, nous vous conseillons de lire les articles précédents.


Ciel et fleur de Masaaki Komori (unsplash.com)À force de marcher vers le plus profond de toi-même se crée en toi comme une connivence. Le chemin de ton cœur te devient familier. (p. 80)

Et sur le chemin de ton cœur, ce chemin aimé où tu avances avec joie, la paix vient à ta rencontre. La paix du cœur profond. (p. 80)

« Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. » (Ph 4,7)

En retrouvant le chemin de son cœur par la prière, le vide qu’expérimentait Pierre Guilbert a fait place à la paix de Dieu, selon son propre témoignage.

Une paix qui…

  • … ne supprime pas la souffrance, mais aide à la porter.
  • … ne résout pas les problèmes, mais les relativise et les simplifie.
  • … est un don fragile et merveilleux.
  • … n’est pas une conquête à l’instar d’une psychothérapie.
  • … surgit des profondeurs et irradie une Présence à la fois familière et mystérieuse.

« Nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. » (Jn 14,23b)

« Ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous? » (1 Cor 3,16)

Dieu présent au cœur de l’homme. La prière est recherche de Quelqu’un qui parle à mon cœur.

Fais-nous la grâce de la prière constante en nous envoyant ton Esprit Saint. Nous avons moins à te chercher qu’à reconnaître que tu es là en chacun et chacune de nous pour que tu naisses au monde. Merci pour ce don de la prière qui nous met dans un état de paix, qui procure force et consolation pour supporter les souffrances de la vie. (Jacques Gauthier)

Notre unique obligation morale, c’est de défricher en nous-mêmes de vastes clairières de paix et de les étendre de proche en proche, jusqu’à ce que cette paix irradie vers les autres. Et plus il y aura de paix dans les êtres, plus il y en aura aussi dans ce monde en ébullition. (Etty Hillesum)

Plus intime à moi-même que moi-même

Bien tard je t’ai aimée,
ô beauté si ancienne et si nouvelle,
bien tard je t’ai aimée!
Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors
et c’est là que je te cherchais,
et sur la grâce de ces choses que tu as faites,
pauvre disgracié, je me ruais!
Tu étais avec moi et je n’étais pas avec toi;
elles me retenaient loin de toi, ces choses qui pourtant,
si elles n’existaient pas en toi, n’existeraient pas!

Tu as appelé, tu as crié et tu as brisé ma surdité;
tu as brillé, tu as resplendi et tu as dissipé ma cécité;
tu as embaumé, j’ai respiré et haletant j’aspire à toi;
j’ai goûté, et j’ai faim et j’ai soif;
tu m’as touché et je me suis enflammé pour ta paix.

Quand j’aurai adhéré à toi de tout moi-même,
nulle part il n’y aura pour moi douleur et labeur,
et vivante sera ma vie toute pleine de toi.
Mais maintenant, puisque tu allèges celui que tu remplis,
n’étant pas rempli de toi je suis un poids pour moi.
Il y a lutte entre mes joies dignes de larmes
et les tristesses dignes de joie;
et de quel côté se tient la victoire, je ne sais.
Il y a lutte entre mes tristesses mauvaises
et les bonnes joies;
et de quel côté se tient la victoire, je ne sais.

Ah! malheureux! Seigneur, aie pitié de moi.
Ah! malheureux! voici mes blessures, je ne les cache pas :
tu es médecin, je suis malade;
tu es miséricorde, je suis misère.
N’est-elle pas une épreuve, la vie humaine sur la terre ? […] Et mon espérance est tout entière uniquement
dans la grandeur immense de ta miséricorde.
Donne ce que tu commandes et commande ce que tu veux. […] Ô amour qui toujours brûles et jamais ne t’éteins,
ô charité, mon Dieu, embrase-moi!

Saint Augustin. Confessions, X, 27, 38-29, 4


À suivre…

Retour en haut