Un Amour inconditionnel au cœur de mon être

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Le fondement de ma valeur

La parabole du « retour de l’enfant prodigue » nous concerne tous : le chemin obligé vers le fondement de notre valeur est le même que le fils cadet de la parabole. Au-delà de nos relations interpersonnelles, aussi belles et riches soient-elles, notre cœur assoiffé d’amour, de liberté et d’estime personnelle aspire à la rencontre du Dieu-Père au cœur de notre être.

Cet article a été rédigé à partir de l’ouvrage « Le retour de l’enfant prodigue » (p. 57-73) de Henri Nouwen, Éditions Bellarmin, 1995, 177 p.

N.B. Veuillez vous référer à la parabole en fin d’article.

Quand le fils cadet cessa d’être considéré comme un être humain par son entourage, il sentit la profondeur de son isolement, la pire solitude qu’on puisse éprouver. Il réalisa que le chemin qu’il avait choisi le conduisait à la mort. À ce moment critique, qu’est-ce qui lui a permis de choisir la vie? Ce fut la découverte de son être le plus profond. (p. 60-61)

La parabole du « retour de l’enfant prodigue » nous concerne tous : le chemin obligé vers le fondement de notre valeur est le même que le fils cadet de la parabole.

Soleil - HorizonAu-delà de nos relations interpersonnelles, aussi belles et riches soient-elles, notre cœur assoiffé d’amour, de liberté et d’estime personnelle aspire à la rencontre du Dieu-Père au cœur de notre être.

Une voix me dit :

« Tu es mon fils bien-aimé, tu as toute ma faveur. »

Un choix s’impose, toujours devant moi, toujours à refaire :

« Je te propose la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que toi et ta postérité vous viviez, aimant Yahvé ton Dieu, écoutant sa voix, t’attachant à lui… » (Dt 30,19-20).

De fait il s’agit d’une véritable lutte spirituelle, car nous sommes toujours tentés de perdre contact avec notre bénédiction fondamentale. Il y a toujours des événements, intérieurs comme extérieurs, qui mettent en doute la valeur de notre personne.

Or perdre foi en sa bonté originelle, c’est du même souffle perdre foi en ce Père qui fonde mon humanité :

« Plus je m’éloigne du lieu en moi où Dieu habite, moins je deviens capable d’entendre la voix qui m’appelle le Bien-Aimé, et moins j’entends cette voix, plus je deviens une proie facile pour les manipulations et les jeux de pouvoir de ce monde. » affirmait Henri Nouwen. (p. 59)

Étonnamment, choisir sa condition de fils n’est pas chose facile.

Des voix cherchent à me faire douter qu’il y ait un Dieu d’amour inconditionnel qui m’attend toujours au cœur de mon être. Elles cherchent à me convaincre que je ne peux gagner ma valeur fondamentale qu’à force de poignets, à coups de réussites et de succès.

La voix douce, paisible et lumineuse qui nous habite est l’antidote par excellence à cette attitude d’auto-rejet qui peut s’être installée en nous, perdant ainsi notre joie et notre spontanéité.

Le Dieu de l’Évangile n’est pas un Dieu juge qui nous écrase de sa sévérité dans le but de nous dominer ou de nous culpabiliser.

Le vrai Dieu est gage de liberté intérieure. Il nous délivre de l’amertume, du ressentiment, de l’obsession et de la compulsion.

À l’image du père de la parabole, le Dieu miséricordieux nous offre sans cesse la possibilité d’un recommencement.

Parabole du fils prodigue (Lc 15,11-32)

Jésus dit encore :

« Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : “Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.” Et le père leur partagea ses biens.

Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.

Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin.

Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs.

Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien.

Alors il rentra en lui-même et se dit : “Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim! Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.”

Il se leva et s’en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.

Le fils lui dit : “Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.”

Mais le père dit à ses serviteurs : “Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé.” Et ils commencèrent à festoyer.

Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des serviteurs, il s’informa de ce qui se passait.

Celui-ci répondit : “Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.”

Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit le supplier.

Mais il répliqua à son père : “Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras!”

Le père répondit : “Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi.
Il fallait festoyer et se réjouir; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé !” »

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