Quelques pistes pour renouveler le visage de l’Église

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Pour une nouvelle approche de l’évangélisation

Voici venu le temps de la créativité, de l’initiative et de l’invention.

S’il est vrai que nous pouvons compter sur Dieu, il est aussi vrai de dire qu’il a besoin de nous pour renouveler le visage de son Église.

« Il nous confie la responsabilité de vivre le présent avec lucidité et de préparer l’avenir qui est entre nos mains pour une large part et qui sera ce que nous en ferons. » (Normand Provencher)

Présentation

Cet article se propose de rassembler quelques pistes pour renouveler le visage de l’Église à la lumière de l’ouvrage de Normand Provencher intitulé « Il n’est pas trop tard! – Présent et avenir de l’Église d’ici » que nous vous conseillons grandement.

Cette rubrique s’inspire également des ressources suivantes :

Le chantier est vaste.

Quelle place désirons-nous prendre pour assurer l’avenir de l’Église d’ici et ainsi répondre à la quête de sens de nos contemporains?

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Quelques pistes pour renouveler le visage de l'Église

Être acteur plutôt que spectateur

  • Flèche montanteReconnaître ses dons et les maximiser. Nous avons des possibilités inexploitées.
  • Se libérer de l’esprit de doute, de peur et de démission. Se faire confiance.
  • Faire preuve d’initiative. Oser du neuf. Voir grand.
  • S’engager sur des chemins nouveaux.
  • Créer de nouvelles formes de vie chrétienne et d’évangélisation.

« Toute une pédagogie du changement est requise dans une ecclésiologie renouvelée à la lumière du concile Vatican II. Il nous faut donc opter pour une attitude et une pastorale du changement, qui permet parfois des écarts par rapport aux règles habituelles et aux traditions. Il nous revient de nous rassembler pour développer l’art d’être coresponsables, de prendre des initiatives. » (Provencher, p. 53-54)

« Un immense chantier s’ouvre devant nous, au cœur duquel il est urgent de faire de la place à la créativité et à l’imagination. » (Provencher, p. 27)

« Une Église nouvelle en son ardeur, dans ses méthodes et dans son expression. » (Jean-Paul II)

« L’Église est-elle l’affaire des curés et des évêques ou notre affaire à tous? » (Henri Boulad, s.j.)

« Se mettre avec quelqu’un d’autre afin de concrétiser ses désirs. Le groupe nous énergise et nous pousse en avant. » (Henri Boulad, s.j.)

Être à l’écoute

  • Écoute - Onde - OreilleChercher à mieux comprendre les aspirations du monde nouveau dans lequel nous vivons.
  • Prêter une attention particulière aux jeunes.
  • Cheminer avec le monde d’aujourd’hui.

Créer des petites communautés nouvelles

  • Susciter de nouveaux types de rassemblement de chrétiens et de chrétiennes.
  • « Faire Église » autrement.
  • Communauté - SymboleDévelopper le sens communautaire et sortir de l’isolement.
  • Cultiver des liens personnels. Penser « réseautage ».
  • Des membres coresponsables qui ont droit de parole.
  • Des lieux de partage, d’échange, de prière, de ressourcement, de réflexion, de décision et d’engagement.
  • Des communautés qui savent aller vers les autres, qui ont le sens missionnaire.

« Nous avons le besoin de nous retrouver régulièrement. Le groupe nous donne d’aller de l’avant. » (Henri Boulad, s.j.)

« Le diocèse deviendrait un ensemble de petites communautés, regroupées en quelques méga-paroisses. » (Provencher, p. 25)

« Dans l’Église, il y a une urgence à encourager et à soutenir la création de « laboratoires » ou des lieux d’expérimentation. » (Provencher, p. 26)

« Reconnaissons qu’il devient nécessaire de favoriser l’éclosion de divers types de communautés chrétiennes et de réseaux, qui répondent à des besoins et à différentes situations : communautés de base, communautés de prière, communautés de vie, communautés de services. En tout cela, il est urgent de susciter et de développer le sens de l’appartenance à la communauté. » (Provencher, p. 54-55)

« La foi chrétienne crée un nous et la pratique de l’Évangile ne peut s’accomplir que dans une communauté concrète. » (Provencher, p. 54)

« Le service de l’Église est une affaire communautaire. » (Provencher, p. 58)

« L’Église est sacrement du Christ. Si c’est par la Parole qu’elle le signifie le plus aujourd’hui, la catéchèse et tous les autres lieux de parole ont toute leur place dans un monde où s’écouter, dialoguer, se parler est devenu la première des nécessités. » (Emmanuelle Duez-Luchez, p. 73)

« Il est toujours profitable de faire se rencontrer des personnes qui remplissent les mêmes tâches et qui se posent les mêmes questions. » (Provencher, p. 57-58)

Retrouver le sens de sa vocation baptismale

  • ColombeEn pensant aux laïcs notamment, faire preuve de liberté et prendre des initiatives afin de trouver de nouvelles manières d’évangéliser dans le monde d’aujourd’hui.
  • Ne pas attendre de « mandat » de l’évêque afin d’oser du neuf.
  • Ne pas attendre qu’on nous dise quoi penser et quoi faire.
    Bref, devenir créateur et responsable.
  • Agir selon son charisme propre, selon sa manière propre.
  • À l’instar de Jésus, rejoindre les personnes sur leur terrain, dans leurs centres d’intérêt, leurs attentes, leur désir de reconnaissance et leur vouloir-vivre. (Jean Rigal)
  • S’engager dans des mouvements et des organismes de la société civile.

« Dieu invite certainement les baptisés à redécouvrir leur baptême, le sacrement qui les fait chrétiens, disciples du Christ et membres de l’Église à part entière. Ne faut-il donc pas qu’ils deviennent de plus en plus chrétiens? » (Provencher, p. 31)

« Le binôme clercs-laïcs ne se trouve pas dans les écrits du Nouveau Testament ni dans les témoignages des chrétiens des trois premiers siècles. Dans l’Église des origines, il n’y a pas de prêtres et de laïcs, il y a des frères et des sœurs, des disciples de Jésus. Jésus Christ est le seul prêtre. » (Provencher, p. 61)

« Il est urgent que la coresponsabilité soit mise en œuvre. Dieu n’est-il pas en train de nous redire qu’il veut que les membres de son peuple soient des adultes, responsables et engagés dans la cause de l’Évangile? » (Provencher, p. 63)

Dire l’Évangile… autrement

  • Tombeau videExprimer la foi dans un langage mieux adapté à la culture contemporaine.
  • Éviter le langage répétitif, moralisant et ennuyeux. (Henri Boulad, s.j.)
  • Se familiariser avec le langage des gens, leur façon de penser, leur manière d’aimer ainsi que leurs rêves.
  • Viser le bonheur des hommes, des femmes et des enfants.

« Rendre la foi chrétienne pensable, intellectuellement honnête et crédible, tant pour les croyants soucieux de mieux comprendre que pour les incroyants en quête de sens. » (Provencher, p. 78)

« Il faut bien constater que notre foi est très cérébrale, dogmatique et parle très peu au cœur et au corps. » (Henri Boulad, s.j.)

« Le style paternaliste d’une Église Mater et Magistra est définitivement périmé et ne colle plus aujourd’hui. Nos chrétiens ont appris à penser par eux-mêmes et ne sont pas prêts à avaler n’importe quoi. » (Henri Boulad, s.j.)

« L’Église d’aujourd’hui est trop formelle, trop formaliste. On a l’impression que l’institution étouffe le charisme. » (Henri Boulad, s.j.)

« Il est d’abord nécessaire de favoriser chez les gens un climat de confiance, de dialogue et de respect des consciences. L’enseignement fait de haut et avec une autorité incontestable ne passe plus. » (Provencher, p. 69)

« Ils sont étonnés lorsque l’on tente de leur présenter le visage de Dieu manifesté en Jésus Christ. Qui donc est Dieu qui aime tous les humains sans exception et qui se fait proche d’eux pour les rendre heureux? » (Provencher, p. 74)

« L’Esprit n’appelle-t-il pas l’Église à suivre l’exemple de Paul? Elle devra identifier les « aréopages » d’ici et adopter les moyens de communication d’aujourd’hui, en constante évolution. » (Provencher, p. 79)

« L’importance de favoriser des expériences de rencontre avec le Dieu vivant et non pas seulement de livrer des idées sur lui. » (Provencher, p. 68)

Une pratique sacramentelle renouvelée

  • Colombe - Eau - CroixCélébrer l’eucharistie et les autres sacrements dans une ambiance de fête et d’intériorité. (Provencher, p. 30)
  • Se donner des lieux de rassemblement qui favorisent une participation active. (Provencher, p. 30)
  • Dans nos activités pastorales, aussi bien dans la prédication que dans la célébration des sacrements, nous devons nous demander quel visage de Dieu nous présentons. (Provencher, p. 73)
  • La mission de l’Église est de nourrir la vie spirituelle. Il s’agit de, peu à peu, « entendre » les mots d’amour que Dieu murmure. (Emmanuelle Duez-Luchez)

« L’Église doit devenir plus spirituelle et plus mystique, faciliter l’expérience de la rencontre avec Dieu et son amour, plutôt que de s’en tenir au respect à tout prix des rubriques et des directives officielles. » (Provencher, p. 70)

« Dans l’évangélisation, c’est le désir profond qui est en jeu, car il s’agit d’offrir à quelqu’un les moyens d’accueillir, en pleine liberté de cœur, le secret de l’amour de Dieu pour nous. » (Emmanuelle Duez-Luchez, p. 9)

« Une réforme spirituelle pour revivifier la mystique et repenser les sacrements en vue de leur donner une dimension existentielle, de les articuler à la vie. » (Henri Boulad, s.j.)

« Les actions symboliques, par la parole et le chant, les célébrations liturgiques, si elles sont bien faites, peuvent constituer des occasions privilégiées d’ouverture au mystère et aux réalités spirituelles. » (Provencher, p. 71)

« Avec un peu d’imagination, on peut trouver bien des façons de célébrer le vécu, dans un éclairage évangélique. » (Provencher, p. 72)

Des évêques créateurs

  • Imposition des mainsLes évêques n’ont pas vraiment exercé les responsabilités que le concile leur a reconnues. La plupart sont redevenus de fidèles exécutant des autorités romaines. Au lendemain de Vatican II, bien des membres de la curie romaine se sont empressés de revenir à l’ecclésiologie et aux façons de faire de jadis, et de renforcer la centralisation romaine au détriment des conférences épiscopales. (Provencher, p. 52)
  • Valorisation de nouvelles manières d’exercer le ministère presbytéral et appel d’un nouveau « type » de candidats. L’Église a la responsabilité et le pouvoir de donner aux baptisés les ministres de l’eucharistie et de la Parole dont ils ont besoin. (Provencher, p. 36 et 46)

Savoir se ressourcer et se former

  • SourceNourrir sa soif de spirituel.
  • Se centrer sur le Christ.
  • L’Esprit-Saint au cœur de sa vie.
  • Se former sur les plans biblique, éthique et théologique.
  • Une foi personnelle enracinée dans l’existence et l’expérience.

« Il est très significatif de constater que ce qui intéresse Jean de la Croix n’est pas la religion chrétienne ou le christianisme en tant que tel, mais bien plutôt la personne du Christ. » (Rémi Brague)

« Sans la réflexion et la recherche, qui exigent temps, effort et gratuité, le christianisme risque de s’éloigner de plus en plus de la société et même de se dissoudre. » (Provencher, p. 78)

« Celui qui n’écoute pas Dieu dans le silence n’a rien à dire au monde d’aujourd’hui. »

« La recherche d’intériorité et de spiritualité, que nous constatons chez nos contemporains, interpelle la pastorale. Les célébrations eucharistiques ont certes leur place, mais il faut bien reconnaître qu’elles n’attirent pas tellement les gens, jeunes et plus âgés, en quête de spirituel. Or, il serait tout à fait possible d’offrir des célébrations autres que la messe et les sacrements. » (Provencher, p. 71)

« La foi s’adapte et se transforme, elle demeure toujours au moins comme un rayon de lumière qui naît de la certitude personnelle d’être aimé, au-delà de tout. » (Provencher, p. 81)

« Le monde a besoin de ministres de l’Évangile dont la vie rayonne de ferveur, qui ont les premiers reçus en eux la joie du Christ, et qui acceptent de jouer leur vie pour que le Royaume soit annoncé et l’Église implantée au cœur du monde. » (Paul VI)

« Trop de données de la religion et de la morale font ombrage à la révélation du Dieu de Jésus-Christ. Pourtant, ce dernier ne laisse aux siens ni Credo, ni code de lois, ni rituels, mais plutôt une manière de vivre en relation avec les autres, qui découle de la généreuse paternité de Dieu. Pour le reste, Jésus s’en remet à l’Esprit qui conduira les siens à toute la vérité (Jn 16,13). L’Église est donc appelée à se centrer davantage sur le Christ. » (Provencher, p. 73)

« Jésus est une Bonne Nouvelle pour le monde, le rencontrer est une grande joie, vivre la religion donne du bonheur. » (Emmanuelle Duez-Luchez, p. 118)

« Le disciple suit Jésus parce que Jésus connaît le chemin. Jésus me conduit là où je serai moi-même. » (Emmanuelle Duez-Luchez, p. 36)

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