Pourquoi Jésus est-il venu?

Imprimer

Vie / Sens / Amour / Unité / Présence

Qu’en est-il du salut? Le Père Henri Boulad cherche à répondre à la question du pourquoi de la venue de Jésus. Voici quelques mots-clés qui jettent un éclairage singulier sur cette importante question : vie, sens, amour, unité et présence.

Conférence

Par le Père Henri Boulad, sj – Pourquoi Jésus est-il venu? – 4 décembre 2021.

En cliquant sur l'image, cette vidéo est chargée depuis YouTube
et vous consentez à sa politique de confidentialité.

Idées principales

N. B. – Le texte ci-dessous ne constitue pas un verbatim, mais il se propose de relever les idées principales de la conférence. Certes, rien ne vaut l’écoute de la conférence d’une durée d’une cinquantaine de minutes que vous pouvez écouter sur YouTube.

Introduction

Pourquoi Jésus est-il venu?

Est-il venu nous sauver, nous racheter, enlever nos péchés?

Une manière de concevoir le salut consiste à affirmer que Jésus est venu réparer les dégâts commis par l’être humain et ainsi mettre un terme à une série de catastrophes dont on ne serait pas encore sorti en raison du péché originel.

Pourtant, comme l’affirme le Père Boulad avec un de ses maîtres à penser Pierre Teihard de Chardin, il n’y a pas de trace de péché originel dans l’histoire comme dans la préhistoire.

La doctrine du péché originel, affirmée conjointement par Augustin et Thomas d’Aquin, consiste à voir le salut comme la réparation d’un mal qui se serait passé au début de l’histoire de l’humanité.

Le Père Boulad qualifie cette conception du salut plus qu’insuffisante.

La présente conférence entend offrir quelques pistes à la question du sens du salut en Jésus-Christ.

Un sens en conformité avec le message de l’Évangile.

La divinisation de l’être humain

Une autre manière de voir le salut, selon des Pères de l’Église tant d’Orient que d’Occident, consiste à mettre l’accent sur le positif.

Le but de l’incarnation du Christ est de nous élever à un niveau humain supérieur, à la vie même de Dieu :

« Le Christ s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu ».

Il y a de fait en chaque être humain une nostalgie du divin, de l’absolu, de l’éternel.

Un désir profond en direction d’un infini, du divin, habite tout être humain.

C’est la position reprise par le franciscain Scott ainsi que par Teilhard de Chardin.

L’humanité tend vers un pôle.

L’Évangile pour sa part nous rappelle le cœur de la mission de Jésus :

« Je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » (Jn 10,10)

La vie en abondance, c’est une vie pleinement humaine en communion à la vie divine.

Le chemin de la vérité

« Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. »
(Jn 1,9)

Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. » (Jn 18,37)

Étoile brille dans la nuit par Caled Stokes (unsplash.com)Jésus n’est pas seulement venu pour nous donner la vie, mais également pour témoigner de la vérité.

La vérité, c’est la lumière. La lumière, c’est la vérité.

Il existe dans l’être humain une exigence de sens.

Or aujourd’hui plus que jamais, la vérité est galvaudée.

Jésus est venu pour donner un sens à la vie, pour rendre témoignage à la vérité.

Toute personne qui est en quête de vérité se laisse attirer par le Christ, qu’elle en soit consciente ou non.

Clément d’Alexandrie avait soutenu que le chemin de la foi et celui de la vérité se rencontrent.

Toute personne en quête de sens est sur le chemin du Christ, du logos.

Il y a ici une valorisation du juste usage de la raison en quête de lumière.

Le feu de l’amour

« Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé! » (Lc 12,49)

Le feu du partage. Le feu de l’amour. Le feu de la charité.

Il est notable qu’au récit imagé du jugement dernier en Mt 25, le critère de discernement soit celui de l’amour.

L’homme est appelé à communier au cœur même de Dieu :

« Dieu est Amour » (1 Jn 4,8)

Rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés

« Ce qu’il disait là ne venait pas de lui-même; mais, étant grand prêtre cette année-là, il prophétisa que Jésus allait mourir pour la nation; et ce n’était pas seulement pour la nation, c’était afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés. » (Jn 11,51-52)

Comme le souligne le Père Boulad, il y a une convergence dans l’humanité à « devenir un seul homme ».

La mondialisation, qui n’est pas à confondre avec l’idéologie du mondialisme qui pour sa part est totalitaire, tend à l’union sous forme humaine.

L’unité de l’humanité dans l’amour. C’est le stade de la communication à la communion.

Or, pour construire un monde « un », harmonisé et réconcilié, il faut un axe, il faut un élément de cohésion.

Cet élément qui réconcilie tous les êtres humains, c’est le Christ.

C’est le message central de l’Évangile. Une humanité unifiée, réconciliée.

La foi chrétienne donne un nom à cet élément mystérieux qui est en train de rassembler l’humanité en un seul corps.

L’apôtre Paul a parlé de la tendance de l’humanité à former le corps du Christ dont il est la tête.

Ce n’est pas un assemblage, c’est une union organique.

Or, seule la vie est organique.

Il est venu pour être avec nous

Emmanuel, c’est-à-dire « Dieu avec nous » (Is 7,14).

L’amour est compassion, présence, être avec, souffrir avec.

C’est peut-être la raison la plus profonde de la venue de Jésus :

« Je suis avec toi »

La présence, même si elle peut paraître parfois inutile, est la réalité la plus importante, la plus indispensable, la plus nécessaire.

Il y a tant de gestes apparemment « inutiles » dans la vie qui sont pourtant indispensables!

Un geste d’amour peut bien paraître inutile, et pourtant, il change tout.

Jésus est venu pour être avec nous. Étant l’amour, il ne pouvait pas ne pas être avec nous.

Dans un salon funéraire par exemple, vous êtes là pour être présent.

Vous pouvez ne rien faire ni ne rien dire, mais votre présence dit tout.

L’incarnation est une nécessité d’amour, une nécessité de présence.

On l’appellera « Emmanuel ». C’est ça Noël.

Pour poursuivre la réflexion

Voici quelques articles que vous trouverez sur le site « Catéchèse / Ressources » sur les notions de « péché », « péché originel » et « salut » :

Retour en haut