Comme un appel à la seule vraie liberté

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La liberté que confère la foi chrétienne

Premier de la série.

Quel paradoxe de penser que certains chrétiens abandonnent aujourd’hui la religion chrétienne au nom de la liberté et de la libération, alors qu’au temps de Paul, on adhérait au christianisme pour atteindre à une plus grande libération!

La lettre de saint Paul Apôtre aux Galates (chapitres 4 et 5) figure en bas de page.

Libres du légalisme/juridisme comme du libertinage/amoralisme

Au chapitre cinquième de l’épître aux Galates, Paul doit répondre aux accusations de ses adversaires concernant la liberté que confère la foi chrétienne.

Car, en Galatie, les opposants de Paul l’accusent de lancer les chrétiens dans le libertinage, le laisser-aller et la débauche, et ce, en raison du type d’évangile qu’il prêche dans les nouvelles Églises d’Asie Mineure.

En effet, disent les adversaires, si « ce n’est pas en pratiquant la loi de Moïse que l’homme devient juste devant Dieu, mais seulement par la foi en Jésus-Christ » (Ga 2,16), alors toute prescription morale tomberait par le fait même.

Si le chrétien est sauvé par la foi au Christ et non par ses œuvres, alors tout serait permis au plan de la morale. Au dire des adversaires juifs de Paul, ce dernier se ferait l’avocat de ce nouvel évangile.

« Tout m’est permis », dit-on, mais je dis : « Tout n’est pas bon ». « Tout m’est permis », mais moi, je ne permettrai à rien de me dominer. (1 Cor 6,12)

« Alors? Puisque nous ne sommes pas soumis à la Loi mais à la grâce, allons-nous commettre le péché? Pas du tout. » (Rm 6,15)

Paul se voit donc dans l’obligation de préciser comment la foi chrétienne n’est pas un prétexte pour la licence et la débauche, mais bien au contraire, comme un appel à la seule vraie liberté.

Pourquoi?

Oiseaux en vol par Rowan Heuvel (unsplash.com)Parce que la foi chrétienne permet d’échapper, d’une part, aux esclavages du légalisme et du juridisme :

« De même nous aussi, quand nous étions des petits enfants, nous étions en situation d’esclaves, soumis aux forces qui régissent le monde. » (Ga 4,3)

Et, d’autres part, aux dépravations de l’amoralisme et du libertinage :

« Vous, frères, vous avez été appelés à la liberté. Mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour votre égoïsme; au contraire, mettez-vous, par amour, au service les uns des autres. » (Ga 5,13)

La foi chrétienne comme voie de liberté et de libération plénière

Le christianisme s’avère, selon Paul, la seule religion de la liberté et de la libération :

« Jadis, quand vous ne connaissiez pas Dieu, vous étiez esclaves de ces dieux qui, en réalité, n’en sont pas. Mais maintenant que vous avez connu Dieu – ou plutôt que vous avez été connus par lui – comment pouvez-vous de nouveau vous tourner vers ces forces inconsistantes et misérables, dont vous voulez de nouveau être esclaves comme autrefois? Vous vous pliez à des règles concernant les jours, les mois, les temps, les années! » (Ga 4,8-10)

Dans notre siècle moderne, où tous et chacun parlent de liberté, où naissent et se développent tant de mouvements de libérations, il n’est pas sans intérêt d’analyser ces quelques pages de Paul qui considère que seule la foi chrétienne peut faire déboucher sur la vraie liberté et sur la libération plénière.

Et quel paradoxe de penser que certains chrétiens abandonnent aujourd’hui la religion chrétienne au nom de la liberté et de la libération, alors qu’au temps de Paul, on adhérait au christianisme pour atteindre à une plus grande libération!

Le christianisme tel que vécu aujourd’hui aurait-il trahi ses promesses depuis Paul?

Ou bien, avons perdu la richesse et l’originalité du message chrétien primitif?

C’est avec toutes ces questions en tête que nous allons aborder le texte de Paul.

À suivre…

Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates (chapitres 4 et 5)

Texte tiré de l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones (AELF)

Chapitre 4

Bible et paysage par Aaron Burden (unsplash.com)01 Je m’explique. Tant que l’héritier est un petit enfant, il ne diffère en rien d’un esclave, alors qu’il est le maître de toute la maison;

02 mais il est soumis aux gérants et aux intendants jusqu’à la date fixée par le père.

03 De même nous aussi, quand nous étions des petits enfants, nous étions en situation d’esclaves, soumis aux forces qui régissent le monde.

04 Mais lorsqu’est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme et soumis à la loi de Moïse,

05 afin de racheter ceux qui étaient soumis à la Loi et pour que nous soyons adoptés comme fils.

06 Et voici la preuve que vous êtes des fils : Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, et cet Esprit crie « Abba ! », c’est-à-dire : Père!

07 Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils, et puisque tu es fils, tu es aussi héritier : c’est l’œuvre de Dieu.

08 Jadis, quand vous ne connaissiez pas Dieu, vous étiez esclaves de ces dieux qui, en réalité, n’en sont pas.

09 Mais maintenant que vous avez connu Dieu – ou plutôt que vous avez été connus par lui – comment pouvez-vous de nouveau vous tourner vers ces forces inconsistantes et misérables, dont vous voulez de nouveau être esclaves comme autrefois?

10 Vous vous pliez à des règles concernant les jours, les mois, les temps, les années!

11 J’ai bien peur de m’être donné, en vain, de la peine pour vous.

12 Frères, je vous en prie, devenez comme moi, car moi je suis devenu comme vous. Assurément, vous ne m’avez fait aucun tort.

13 Vous le savez : c’est par suite d’une maladie que je vous ai annoncé l’Évangile pour la première fois;

14 et l’épreuve qu’était pour vous ce corps malade, vous ne l’avez pas repoussée avec dégoût, mais vous m’avez accueilli comme un ange de Dieu, comme le Christ Jésus lui-même.

15 Où donc est votre bonheur d’alors? Je vous en rends témoignage : si vous aviez pu, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner.

16 Suis-je donc devenu votre ennemi pour vous avoir dit la vérité?

17 Certains ont pour vous un attachement qui n’est pas bon; en fait, ils voudraient vous isoler pour que vous vous attachiez à eux.

18 Mieux vaut un attachement de bonne qualité en tout temps, et pas seulement quand je suis chez vous.

19 Mes enfants, vous que j’enfante à nouveau dans la douleur jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous,

20 je voudrais être maintenant près de vous et pouvoir changer le ton de ma voix, car je ne sais comment m’y prendre avec vous.

21 Dites-moi, vous qui voulez être soumis à la Loi, n’entendez-vous pas ce que dit la Loi?

22 Il y est écrit en effet qu’Abraham a eu deux fils, l’un né de la servante, et l’autre de la femme libre.

23 Le fils de la servante a été engendré selon la chair; celui de la femme libre l’a été en raison d’une promesse de Dieu.

24 Ces événements ont un sens symbolique : les deux femmes sont les deux Alliances. La première Alliance, celle du mont Sinaï, qui met au monde des enfants esclaves, c’est Agar, la servante.

25 Agar est le mont Sinaï en Arabie, elle correspond à la Jérusalem actuelle, elle qui est esclave ainsi que ses enfants,

26 tandis que la Jérusalem d’en haut est libre, et c’est elle, notre mère.

27 L’Écriture dit en effet : Réjouis-toi, femme stérile, toi qui n’enfantes pas; éclate en cris de joie, toi qui ne connais pas les douleurs de l’enfantement, car les enfants de la femme délaissée sont plus nombreux que ceux de la femme qui a son mari.

28 Et vous, frères, vous êtes, comme Isaac, des enfants de la promesse.

29 Mais de même qu’autrefois le fils engendré selon la chair persécutait le fils engendré selon l’Esprit, de même en est-il aujourd’hui.

30 Or, que dit l’Écriture? Renvoie la servante et son fils, car le fils de la servante ne peut être héritier avec le fils de la femme libre.

31 Dès lors, frères, nous ne sommes pas les enfants d’une servante, nous sommes ceux de la femme libre.

Chapitre 5

01 C’est pour que nous soyons libres que le Christ nous a libérés. Alors tenez bon, ne vous mettez pas de nouveau sous le joug de l’esclavage.

02 Moi, Paul, je vous le déclare : si vous vous faites circoncire, le Christ ne vous sera plus d’aucun secours.

03 Je l’atteste encore une fois : tout homme qui se fait circoncire est dans l’obligation de pratiquer la loi de Moïse tout entière.

04 Vous qui cherchez la justification par la Loi, vous vous êtes séparés du Christ, vous êtes déchus de la grâce.

05 Nous, c’est par l’Esprit, en effet, que de la foi nous attendons la justice espérée.

06 Car, dans le Christ Jésus, ce qui a de la valeur, ce n’est pas que l’on soit circoncis ou non, mais c’est la foi, qui agit par la charité.

07 Votre course partait bien. Qui vous a empêchés d’obéir à la vérité?

08 Cette influence-là ne vient pas de Celui qui vous appelle.

09 Un peu de levain suffit pour que toute la pâte fermente.

10 Moi, j’ai dans le Seigneur la conviction que vous, vous n’adopterez pas une autre façon de penser. Quant à celui qui met le trouble chez vous, il en subira la sanction, quel qu’il soit.

11 Et moi, frères, si, comme certains le prétendent, je prêche encore la circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté? Car alors cette prédication abolirait le scandale de la Croix.

12 Qu’ils aillent donc jusqu’à se mutiler, ceux qui sèment le désordre chez vous.

13 Vous, frères, vous avez été appelés à la liberté. Mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour votre égoïsme; au contraire, mettez-vous, par amour, au service les uns des autres.

14 Car toute la Loi est accomplie dans l’unique parole que voici : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

15 Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde : vous allez vous détruire les uns les autres.

16 Je vous le dis : marchez sous la conduite de l’Esprit Saint, et vous ne risquerez pas de satisfaire les convoitises de la chair.

17 Car les tendances de la chair s’opposent à l’Esprit, et les tendances de l’Esprit s’opposent à la chair. En effet, il y a là un affrontement qui vous empêche de faire tout ce que vous voudriez.

18 Mais si vous vous laissez conduire par l’Esprit, vous n’êtes pas soumis à la Loi.

19 On sait bien à quelles actions mène la chair : inconduite, impureté, débauche,

20 idolâtrie, sorcellerie, haines, rivalité, jalousie, emportements, intrigues, divisions, sectarisme,

21 envie, beuveries, orgies et autres choses du même genre. Je vous préviens, comme je l’ai déjà fait : ceux qui commettent de telles actions ne recevront pas en héritage le royaume de Dieu.

22 Mais voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité,

23 douceur et maîtrise de soi. En ces domaines, la Loi n’intervient pas.

24 Ceux qui sont au Christ Jésus ont crucifié en eux la chair, avec ses passions et ses convoitises.

25 Puisque l’Esprit nous fait vivre, marchons sous la conduite de l’Esprit.

26 Ne cherchons pas la vaine gloire; entre nous, pas de provocation, pas d’envie les uns à l’égard des autres.

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