Troisième d’une série de douze articles qui constituent l’essentiel de l’essentiel de la foi chrétienne catholique, à partir de la présentation de François Varillon, jésuite. Le Christ révèle la nature véritable et la vocation de l’être humain.
François Varillon, jésuite, a publié en octobre 1967 dans la revue Études un excellent « Abrégé de la foi catholique » (p. 291-315). En voici un compte rendu succinct.
Le Christ : chemin vers Dieu, chemin d’humanisation
Pour les chrétiens, Jésus de Nazareth est l’être humain par excellence. On reconnaît d’emblée qu’il y a en lui quelque chose d’achevé, alors qu’en comparaison, nous sentons bien tout la distance qui nous sépare de l’idéal qu’il représente.
Plus qu’un idéal à suivre…
Mais le Christ n’est pas qu’un idéal, il est aussi un chemin bien concret d’humanisation, celui par qui nous pouvons devenir pleinement nous-mêmes.
C’est pourquoi l’une des caractéristiques de la proposition chrétienne est de suggérer la rencontre de la personne de Jésus Christ comme contribution propre et originale à l’humanisation des personnes et de la société.
De cela découle des conséquences immédiates dont la plus importante est sans doute l’affirmation de la dignité de toute personne. Le chrétien pourra dire que tous et toutes sont enfants de Dieu et à ce seul titre réclamer pour eux un respect inconditionnel.
Dans le discours chrétien, à cause de l’expérience de communion intime du Christ avec l’humanité, le bonheur et la signification de la vie s’évaluent et se comprennent en termes de relation avec les autres. On comprend alors que le travail et la lutte pour le respect de l’humanité en toute personne soient d’incontournables conditions pour grandir en humanité.
Le Christ révèle la nature profonde de l’être humain
Par ses paroles et ses gestes, Jésus de Nazareth révèle à l’homme qui il est. De fait, en parcourant les Évangiles, nous ne pouvons qu’être frappés par la grande humanité de cet homme exceptionnel.
Lorsque le Christ fait irruption dans l’histoire de l’humanité, lorsqu’il se fait homme, il nous révèle le grand rêve de Dieu pour l’humanité : voir la vie humaine tout autant que la société s’humaniser davantage, voir toute personne libérer le meilleur de ce qui l’habite.
C’est bien ce que nous apprend son passage parmi nous et les gestes de libération qu’il aura pour la femme adultère, les dix lépreux, l’aveugle de Jéricho ou pour la fille de Jaïre morte trop jeune. Le langage est le même, face aux situations d’hypocrisie qu’il dénonce… On soupçonne alors comment l’expérience humaine personnelle et collective devient un lieu privilégié où Dieu peut se manifester et être accueilli.
Un Homme facteur d’humanisation et de divinisation
Par ailleurs, comme en christianisme, l’homme de Nazareth est reconnu comme étant également Dieu : il n’est pas que facteur d’humanisation mais aussi de divinisation. Dit autrement, en Jésus-Christ, l’être humain s’unit à Dieu, et de ce fait, devient pleinement lui-même.
Ainsi dans le Christ, l’homme découvre ce qu’il peut et doit devenir pour être pleinement humain.
Dans l’optique chrétienne, la destinée de l’être humain, de tout être humain, est de devenir par le Christ ce qu’est le Christ, un homme d’une qualité humaine exceptionnelle, qui laisse transparaître la présence divine qui l’habite.