Pourquoi aller à la messe ?

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En célébrant l’eucharistie l’Église prend corps et se donne un visage


10 octobre 2011


Deuxième d’une série de dix articles sous la forme d’un petit voyage dans l’univers de la messe. En se laissant guider par des questions souvent posées, l’auteur propose un survol de cet incontournable de la pratique chrétienne.
Si en célébrant l’eucharistie l’Église se donne un visage, elle apprend aussi à faire grandir ses plus belles valeurs.

Jouer tout seul…?

Faire ÉgliseLa question est directe et a le mérite d’être claire. La réponse est du même ordre.

On va à la messe pour la simple raison qu’il serait absurde de se prétendre chrétiens ou chrétiennes tout en ayant aucun rapport avec d’autres disciples du Christ.

Avec son langage coloré, l’ancien supérieur général des Dominicains le père Timothy Radcliffe, s’amusait à dire à ce sujet, que cela reviendrait à vouloir jouer tout seul au football…

En ce sens est-il révélateur que le tout dernier héritage que Jésus nous ait laissé soit précisément une activité communautaire particulièrement porteuse de sens, celle d’un repas. Et il le fait alors même que tout s’effondre autour de lui. Judas l’a trahi, Pierre se prépare à l’abandonner, les autres ne tarderont pas à faire de même.

Il leur donne alors de vivre une incroyable expérience, celle de partager son corps devenu nourriture. C’est ainsi que ce repas, maintenant pour nous repas eucharistique, devient l’incontournable fondement de nos assemblées. C’est là que l’Église prend corps et se donne un visage.

Une école de formation

Mais il n’y a pas que cette dimension communautaire de l’eucharistie qui la rende si nécessaire. Dans son livre « Pourquoi aller à l’église ? » publié aux Éditions du Cerf, Timothy Radcliffe, insiste pour dire que cet événement prodigieux est aussi une école de formation. En effet, l’être humain croit, espère, aime.

Or ces trois dimensions de sa personne font référence à trois réalités que nous connaissons bien à savoir la foi, l’espérance et la charité. Et voilà qu’en s’approchant de cette table exceptionnelle qu’est l’eucharistie, le chrétien et la chrétienne nourrissent leur être tout entier et assure du coup la croissance de la foi, de l’espérance et de la charité qui les habitent.

La foi

En ce sens Radcliffe propose une intéressante relecture de l’ensemble de la messe. Elle devient pour lui comme un drame en trois actes. D’abord, l’écoute de la Parole de Dieu. C’est elle qui donne de grandir dans la foi et rend capable de la professer et d’en rendre compte. C’est pourquoi elle se conclut par le chant ou la récitation du Credo et par la prière universelle.

L’espérance

Dans le deuxième acte, la foi conduit à l’espérance. De la préparation des dons à la fin de la prière eucharistique, le rappel du don de l’eucharistie nous redit que l’échec, la violence et la mort ont un au-delà : la résurrection. L’eucharistie chante la résurrection et nous ouvre à l’espérance. À l’eucharistie, nous recevons l’espérance.

La charité et l’engagement

Enfin dans l’acte final, à partir du Notre Père, de l’espérance nous faisons place à la charité et à la communion fraternelle au Ressuscité.

Pour conclure, c’est l’envoi, l’invitation à aller, à aller servir le Seigneur, signe de l’amour de Dieu pour le monde.

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