Huitième d’une série de dix articles sous la forme d’un petit voyage dans l’univers de la messe. En se laissant guider par des questions souvent posées, l’auteur propose un survol de cet incontournable de la pratique chrétienne.
Si la célébration de l’eucharistie requiert des meubles adaptés, elle se caractérise aussi par des gestes et des attitudes qui disent la foi des participants.
Des gestes qui disent la foi
Quand on se retrouve dans un lieu de culte, plus précisément pour y célébrer l’eucharistie, des gestes sont posés et des attitudes sont prises. En mesure-t-on toujours le sens et la portée? Par eux et à travers eux, nous disons la foi qui est nôtre.
Le signe de la croix
Le premier et sans doute le plus familier de ces gestes est le signe de la croix. Souvent nous le posons en arrivant à l’église en nous signant avec un peu d’eau puisée dans des vasques généralement disposées près de l’entrée. Ce geste est un rappel de notre baptême.
Incidemment, quand un petit arrive à l’église pour son baptême, c’est le tout premier geste qui est posé sur lui. C’est surtout le premier geste qui est confié à ses parents, à ses parrains et marraines qui auront à lui apprendre.
Le signe de la croix ouvre toujours nos célébrations. Ce geste nous identifie et dit clairement au nom de qui nous sommes rassemblés.
Mais d’où vient cette pratique du signe de la croix, cette croix tracée sur nous par quelqu’un ou par nous même? Dès le 2e siècle sa présence est attestée. À l’origine il s’agit d’abord d’une petite croix tracée sur le front des catéchumènes. Le signe est donc en lien direct avec le baptême. Saint Augustin avec sa langue colorée dira que c’est la marque des soldats du Christ.
À partir du 8e siècle, dans les Églises byzantines d’abord, puis dans l’ensemble des Églises de la chrétienté, le large signe tracé sur nos corps qui nous est si familier se généralise. Il s’accompagne alors d’une profession de foi en la Trinité. Le signe de croix exprime ce qui constitue le cœur et l’ossature de la foi. Il en offre comme un condensé. Posé avec foi et respect, le signe de la croix est aussi une manière toute simple mais combien expressive de prier.
L’imposition des mains
Un autre geste souvent utilisé est celui de l’imposition des mains. On le retrouve dans la célébration de tous les sacrements. Pour les chrétiens, il s’agit là d’un signe de bénédiction, de guérison ou de consécration.
Le geste est bien connu tant dans le Premier que dans le Nouveau Testament. Il est généralement associé à un don. Dans l’évangile on voit souvent Jésus toucher les malades en leur imposant les mains. Ils retrouvent ainsi la santé. L’Esprit Saint est donné en imposant les mains.
Cependant, le geste des deux mains tendues et posées sur le pain et le vin à l’eucharistie, sur le prêtre ordonné, le confirmé, le pénitent, le couple qui reçoit la bénédiction nuptiale, le baptisé ou le malade qui recevra l’onction, a ceci de particulier qu’il évoque le vol d’une colombe.
Le geste solennel de l’imposition des mains n’est pas alors sans rappeler que l’Esprit du Ressuscité est invoqué et rendu présent. C’est lui qui sanctifie et consacre.
Prier avec son corps
Dans la prière chrétienne tout le corps est sollicité. Il en est ainsi lorsque nous célébrons l’eucharistie. Le fait d’être à genoux, debout ou assis nous est familier. Ces attitudes les plus fréquentes aident tout notre être à entrer en prière. Chacune a une fonction particulière.
Ainsi être à genoux est l’attitude par excellence du pécheur. Dans l’agenouillement on s’abaisse le temps de reprendre cœur. Mais c’est aussi celle de la prière personnelle ou de l’adoration (le sens est d’ailleurs le même puisque le mot vient du latin ad-orare et veut dire prier vers…)
Par ailleurs l’attitude première d’une assemblée qui célèbre l’eucharistie est d’être debout. C’est la posture naturelle de celui qui rend grâce. Elle invite tout naturellement à la louange.
Pour l’écoute, afin de la favoriser, l’assemblée est assise, mais avec tout de même une exception. L’accueil de l’Évangile se fait debout. Une Bonne Nouvelle n’invite-t-elle pas à la louange et aux joyeuses acclamations? C’est tout spontanément qu’une assemblée devrait se lever quand retentit le chant de l’alléluia.