Espace spirituel

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Liturgie, art et évangélisation


11 mai 2005


Les Espaces spirituels de Saint-Viateur d’Outremont proposent des liturgies alternatives qui invitent tant à la communion avec le sacré qu’à la croissance dans la foi.

L’expérience de Saint-Viateur d’Outremont

Est-il possible de célébrer la foi et de l’annoncer en même temps? Oui, la liturgie a ce pouvoir de proposer une expérience du sacré qui éclaire, stimule et réjouit tout ensemble.

La liturgie est une expérience globale où tout l’être, tant dans sa dimension cognitive qu’affective, peut être touché.

Or, de nombreuses personnes ont des besoins spirituels que les liturgies traditionnelles ne comblent pas; aussi faut-il proposer des expériences alternatives de communion au sacré.

L’art et ses multiples facettes sont une voie privilégiée pour y accéder. L’art peut être aussi un chemin royal pour l’évangélisation et la maturation dans la foi.

L’expérience de Saint-Viateur d’Outremont

Pâques fleuriesLes Espaces spirituels de Saint-Viateur d’Outremont s’inscrivent dans cette perspective. Ils ont vu le jour en 1997, à l’initiative du P. Jacques Houle, c.s.v., entouré d’une petite équipe de 3 personnes.

Le synode diocésain de Montréal encourage d’ailleurs ce type d’initiative : « créer des lieux non traditionnels rendant possible des expériences spirituelles ».

Il s’agit d’une heure de méditation et de prière sur des thèmes différents. En voici quelques exemples :

  • « Un enfant dans la nuit » (à quelques jours de Noël);
  • « C’est le mois de Marie » (prières autour de pièces musicales consacrées à la Vierge);
  • « Mort et résurrection »;
  • « La trompette mystique » (trompette et orgue);
  • « Prière hivernale »;
  • « Offrande musicale à Dieu notre Père » (avec Jean-Sébastien Bach).

Chaque thème a une portée évangélisatrice, même catéchétique, assurée dès le début de l’Espace spirituel par un bref contenu qui pourra éventuellement être développé.

Quels sont les ingrédients nécessaires pour un Espace spirituel?

  • La musique et son corollaire, le silence;
  • Des textes éloquents, sacrés et profanes;
  • Un lieu saint (église, chapelle, sanctuaire) bellement aménagé.

Le P. Houle présente ainsi un Espace spirituel précis :

« Il y a 2 ans, pendant le temps pascal, nous avons présenté un Espace ayant pour titre « Le Christ dans les hymnes grégoriennes. » Nous avons alors confié à la Schola Saint-Grégoire, dirigée par le musicologue et grégorianiste réputé Jean-Pierre Noiseux, le soin de choisir, dans le grand répertoire, 10 hymnes qui permettraient un parcours du mystère du Christ. Une traduction soignée des hymnes est faite en vue de leur proclamation. Des prières d’introduction et de conclusion sont rédigées et un environnement visuel est prévu. »

Utiliser les ressources du milieu

Mais une telle expérience serait-elle confinée à un milieu urbain privilégié, comme Outremont, cet arrondissement huppé de Montréal? Non, répond le P. Jacques Houle. Selon lui, tout milieu peut tenter cette expérience à certaines conditions, la 1ère étant la volonté bien arrêtée des organisateurs de proposer à leur communauté quelque chose de différent et de beau, qui relie au sacré

Noëls de FranceQuel sera l’élément clef de l’Espace spirituel? Sûrement utiliser les ressources propres à chaque milieu. Partout, de jeunes artistes sont prêts à se lancer dans une aventure différente de leurs activités ordinaires.

Musique, théâtre ou danse? Peu importe, il s’agit d’abord d’entrer en contact avec ces jeunes artistes, les inviter, s’asseoir avec eux pour connaître leurs répertoires et leurs goûts, leur proposer de s’engager dans cette forme différente de liturgie, avant de choisir un thème spécifique.

Puis, construire l’espace comme on le fait pour une belle liturgie (choix des textes et des lecteurs, aménagement du lieu et de son éclairage, coordination de l’ensemble, publicité…).

Et le financement?

Rien d’impossible. À Saint-Viateur, une offrande volontaire des participants jointe à de modestes subventions du Conseil de fabrique et de quelques organismes assurent ce financement.

En conclusion

Nous voici alors de retour à la case départ, aux conditions fondamentales d’une telle aventure :

  • croire en la nécessité d’offrir des expériences liturgiques alternatives;
  • croire à la liturgie comme lieu de croissance dans la foi;
  • croire que le monde actuel a d’immenses besoins spirituels;
  • et enfin, croire que la communion à Dieu, source de toute beauté, peut combler le cœur humain.
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