Charles de Foucauld – Un homme qui a voulu imiter le Christ. Sa foi profonde, sa tolérance et son amour de Jésus et de l’Eucharistie constituent quelques-unes des lignes de force de sa spiritualité.
Une vie qui semble promise au succès
Charles de Foucauld (1858-1916) – Un homme qui a voulu imiter le Christ.
Charles de Foucauld est né en Alsace en 1858. Il perdra ses parents très jeune et sera élevé par son grand-père le colonel de Morlet. Il aura une sœur, Marie, qui sera pour lui une grande amie. La guerre de 1870 entre la France et la Prusse force la famille à déménager vers la ville de Nancy.
Charles de Foucauld reçoit le baptême et fait sa première communion; durant dans son adolescence, il doutera beaucoup de l’existence de Dieu.
En 1876, il est admis à la prestigieuse école militaire de Saint-Cyr. Il y sera connu comme un fêtard et un intellectuel. En 1880, comme soldat, il sera envoyé en Algérie. Son contact avec le monde musulman le marque en profondeur. Sa recherche de foi fut très marquée par la ferveur religieuse des musulmans. En 1881, il doit se battre à cause des insurrections dans les territoires français en Afrique du Nord et il sera considéré comme un homme courageux et un chef.
En 1882, il se retire de l’armée et fait un voyage au Maroc, alors interdit aux Français. Il y voyage déguisé en juif. Cela lui fera comprendre les cultures juive et arabe de l’intérieur.
En 1885 la société de géographie de Paris lui décerne la médaille d’or pour ses renseignements sur la géographie et la politique du Maroc alors peu connu de la France métropolitaine.
Une vie de gloire et de célébrité s’ouvre devant lui!
Sur le chemin de la conversion
Toute conversion est un cheminement. Dans son amour infini, le Seigneur prend l’initiative. Dieu se sert parfois de témoins pour manifester à la personne son projet d’amour sur elle.
Dans la vie de Charles, il faut d’abord souligner la présence de sa cousine Marie de Bondy. Elle fut une femme de foi et d’une grande influence sur lui lors de son retour à Paris en 1886. Il dira d’elle : Vous m’avez attiré à la vertu par la beauté d’une âme dont la vertu m’avait paru si belle qu’elle avait irrévocablement ravi mon cœur (Méditations 8 novembre 1897).
Une autre grande figure qui le marquera de sa vie et qui sera toujours sa référence spirituelle est l’abbé Huvelin. Lors d’un sermon, ce prêtre prononcera une phrase qui bouleverse Charles et lui donne la clé de sa conversion et de sa vocation :
Notre Seigneur a tellement pris la dernière place que personne ne peut la lui ravir.
Ainsi, en 1886, il rencontre l’abbé Huvelin.
Plus tard, Charles écrira ceci :
Aussitôt que je crus qu’il y avait un Dieu, je compris que je pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui : ma vocation religieuse date de la même heure que ma foi (Lettre du 14 août 1901).
Toute spiritualité, comme je l’ai souvent dit, cherche à imiter le Christ. Charles, sur les conseils de l’abbé Huvelin, visite la terre Sainte et est très touché par Nazareth. La vie humble et cachée de Jésus le fascine. Charles de Foucauld désire imiter le Christ de Nazareth.
Une vie d’ascèse et de silence
Charles vivra alors un parcours qui le fera moine, dans un premier temps en France puis en Algérie. Il y mènera une vie très austère et aspirera à toujours plus de sacrifices, de silence et de simplicité.
Il rédigera une Règle pour une vie monastique. Elle est si sévère qu’elle effraiera l’abbé Huvelin.
Votre règle est absolument impraticable! lui dira-t-il.
Il quittera finalement l’ordre monastique des trappistes pour poursuivre son chemin de foi, sa recherche de l’imitation de Jésus de Nazareth.
En 1901, il est ordonné prêtre et dès 1902, il part vivre en Algérie au désert.
En 1916, il est assassiné par des rebelles dans la désert du Hoggar où il vivait dans le silence et la prière.
Une vie qui rayonne encore
Le parcours unique et original de cet homme est une inspiration pour beaucoup de gens encore aujourd’hui.
Sa foi profonde, sa tolérance et son amour de Jésus et de l’Eucharistie constituent quelques-unes des lignes de force de sa spiritualité.
Demande-toi en toute chose qu’aurait fait Notre Seigneur et fais-le. C’est la seule règle, mais c’est la règle absolue (Notes de 1897).
L’évangile nous montre que le premier commandement est d’aimer Dieu de tout son cœur, et qu’il fallait tout enfermer dans l’amour (Lettre de 1901).
Prier, c’est penser à Dieu en l’aimant.
Quelle belle formule!
La meilleure prière est celle où il y a le plus d’amour; la prière est d’autant meilleure qu’elle est plus amoureuse (Lettre à madame de Bondy, 1890).
La vie de cet homme est certes très exigeante et peu de nous pourrait la vivre. Qu’à cela ne tienne! Il demeure quand même un amoureux exceptionnel du Christ et de sa vie cachée.
Pourtant, de l’ombre de Charles de Foucauld jaillit une grande lumière; celle de la présence du Christ au cœur de son Église, de l’Eucharistie et du monde.
Prière d’abandon de Charles de Foucauld
Mon Père,
Je m’abandonne à toi,
fais de moi ce qu’il te plaira.
Quoique tu fasses de moi,
je te remercie.
Je suis prêt à tout, j’accepte tout.
Pourvu que ta volonté se fasse en moi,
en toutes tes créatures,
je ne désire rien d’autre, mon Dieu.
Je remets mon âme entre tes mains.
Je te la donne, mon Dieu,
avec tout l’amour de mon cœur,
parce que je t’aime,
et que ce m’est un besoin d’amour
de me donner,
de me remettre entre tes mains sans mesure,
avec une infinie confiance
car tu es mon Père.