J’attends la résurrection des morts

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« Je t’aime trop pour ne pas t’aimer toujours »


31 mars 2011


Onzième d’une série de douze articles publiés dans l’édition nationale du Feuillet Paroissial sur le thème « Des mots nouveaux pour dire le Credo ».
La résurrection des morts est l’aboutissement d’une histoire d’amour où Dieu nous aime trop pour se passer éternellement de chacune et chacune de nous.

Aucune formule ne peut épuiser la richesse du mystère de notre résurrection

Comme les premiers chrétiens, nous nous posons des questions sur l’au-delà de notre vie terrestre. Même si nous croyons à la résurrection, nous nous demandons comment cela pourra se faire : Mais dira-t-on, comment les morts ressuscitent-ils? Avec quel corps reviennent-ils? (1 Co 15,35). Les réponses, qu’elles proviennent des Écritures ou de la théologie, nous laisseront toujours sur notre faim de savoir.

Que l’on croie à la résurrection de la chair et à la vie éternelle, selon le Symbole des Apôtres, où que l’on attende la résurrection des morts et la vie du monde à venir, selon celui de Nicée-Constantinople, il faut reconnaître qu’aucune formule ne peut épuiser la richesse du mystère de notre résurrection.

Une re-création de la personne humaine

Soleil à l'horizonLa résurrection, qu’elle soit dite de la chair ou des morts, ne saurait être la réanimation d’un cadavre, ou le retour de l’âme dans le corps qui l’a portée ou la reconstitution du corps à partir de ses molécules dispersées dans l’univers. Ce n’est pas non plus le retour à la vie terrestre dans des conditions optimales de santé, de bonheur et de performance.

La résurrection peut être associée à une re-création de la personne humaine, à une transformation inimaginable de l’être humain.

Saint Paul, en s’appuyant sur les connaissances de son temps, compare la résurrection à la différence radicale qui existe entre la semence mise en terre et la plante qui en sort; tout comme Jésus évoque le grain de blé qui doit mourir pour produire l’épi, Paul parle de corps mortel et de corps ressuscité, de corps charnel ou psychique et de corps spirituel ou pneumatique.

Au début de sa réflexion quand on attendait le retour imminent du Christ glorieux, il envisageait même la résurrection de ceux qui seraient encore vivants à ce moment-là.

Le passage à la vie en plénitude

La résurrection apparaît comme le mystère de notre propre pâque, de notre passage de la vie charnelle à la vie en plénitude. La résurrection, c’est l’Esprit de Dieu qui envahit notre être personnel (notre corporéité) en lieu et place de l’haleine de vie que Dieu avait insufflée dans la poussière des origines pour en faire un être vivant. Les ressuscités participent donc pleinement à la vie de Dieu, puisqu’ils sont établis dans une pleine communion avec lui grâce au même Esprit qui a relevé Jésus d’entre les morts.

L’aboutissement d’une histoire d’amour

La résurrection des morts est l’aboutissement d’une histoire d’amour où Dieu nous aime trop pour se passer éternellement de chacune et chacune de nous. Comme dit le psalmiste, tu ne peux laisser ton ami voir la corruption (Ps 16). Quant à nous, notre foi nous fait dire au Dieu vivant :  je t’aime trop pour ne pas t’aimer toujours.

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