Tiré de la page 251 de « Croire pour une redécouverte de la foi » par Th. Rey-Mermet, c.ss.r., Droguet & Ardant, 1981, 488 p.
Après le dénouement dramatique du Calvaire, le seul lien qui soudait encore le groupe des disciples, c’était la communion dans le désespoir et la peur des Juifs.
Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé. (Lc 24,21)
Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous! » (Jn 20,19)
Or, peu après, revirement massif : ils rendent un témoignage intrépide à la Résurrection du Crucifié.
Il s’est donc passé un événement-choc dont ils ont été les témoins surpris, l’Événement pascal.
Et nous, nous sommes témoins de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour. Il lui a donné de se manifester, non pas à tout le peuple, mais à des témoins que Dieu avait choisis d’avance, à nous qui avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts. Dieu nous a chargés d’annoncer au peuple et de témoigner que lui-même l’a établi Juge des vivants et des morts. (Ac 10, 39-42)
Cette foi des Apôtres est un fait historique incontestable.
Pour la nier, il faudrait nier l’existence de l’Église.
S’il n’y avait pas eu la foi pascale des Apôtres, il n’y aurait jamais eu d’Église.
Le premier fait public en est la Pentecôte, cette assemblée juive qui entend Pierre prêcher : « Jésus est vivant ».
Or, il y avait, résidant à Jérusalem, des Juifs religieux, venant de toutes les nations sous le ciel. Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait, ils se rassemblèrent en foule. Ils étaient en pleine confusion parce que chacun d’eux entendait dans son propre dialecte ceux qui parlaient.
Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient : « Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens? Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle? Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la province du Pont et de celle d’Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie, de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène, Romains de passage, Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes, tous nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu. »
Ils étaient tous dans la stupéfaction et la perplexité, se disant l’un à l’autre : « Qu’est-ce que cela signifie ? » D’autres se moquaient et disaient : « Ils sont pleins de vin doux ! ».
Alors Pierre, debout avec les onze autres Apôtres, éleva la voix et leur fit cette déclaration : « Vous, Juifs, et vous tous qui résidez à Jérusalem, sachez bien ceci, prêtez l’oreille à mes paroles. […]
Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité; nous tous, nous en sommes témoins.
(Ac 2, 5-14.32)
La foi pascale date publiquement de la Pentecôte; on l’a constatée historiquement à la Pentecôte : quarante-neuf jours après Pâques.
L’Église apparaît alors comme la communion de ceux qui croient que Jésus Christ est ressuscité.
Elle n’est rien d’autre aujourd’hui, après deux mille ans.
C’est pourquoi il est si important pour nous de nous ressourcer dans le témoignage des Apôtres.