La liturgie ne nous propose pas souvent des textes tirés du Livre de l’Apocalypse,
Pour la fête de TOUS LES SAINTS,
il nous est donné d’entendre un peu de ce grand chant d’espérance.
Par une multitude d’images serrées et touffues qui rappellent les tapisseries anciennes,
saint Jean cherche à y décrire ce que sera l’aboutissement
de nos vies personnelles et de notre vie collective
comme planète, comme univers…
J’entendis le nombre de ceux qui étaient marqués du sceau,
ils étaient 144 000, 12 000 de chacune des tribus d’Israël (…)
Après cela, je vis une foule immense
que nul ne pouvait dénombrer.
(Apocalypse 7:4.9)
Mais quelle est-elle cette foule immense que nul ne peut dénombrer?
Qui la compose?
Nous en connaissons plusieurs,
ce sont ceux et celles que nous appelons les saints et les saintes
parce que nous les savons dans le cœur de Dieu.
Mais il y a les autres aussi,
tous les autres, les anonymes,
les saints du quotidien,
ceux qui,
comme l’écrit le Vénérable Louis Querbes
fondateur des Clercs de Saint-Viateur,
ont pratiqué « les vertus ordinaires »
et qui jamais n’entrerons dans l’histoire.
Ils ont travaillé sans gloire,
ils se sont usé les mains à pétrir ou à gagner le pain.
Regardons-les défiler, ils ont tous un même air de famille.
Ils ont sur le front, nous dit saint Jean
la marque de l’Agneau
c’est-à-dire qu’on reconnaît chez eux
les caractéristiques propres aux personnes
qui ont vécu les béatitudes.
Vivre une béatitude ne peut que laisser une marque,
une trace profonde.
C’est ainsi que dans cette foule que nul ne peut dénombrer
on peut reconnaître les pauvres de cœur, les doux,
ceux qui ont marché les yeux embrouillés d’avoir trop pleuré,
ceux qui se sont battu pour la justice,
pour la droiture, pour la paix,
ceux qui ont connu la persécution pour délit d’opinion.
Et c’est pour nous bonheur de les savoir dans le cœur de Dieu.