Cinquante jours après Pâques, on célèbre la Pentecôte dont le nom grec pentacostè signifie cinquantième. C’est la fête des premiers dons de la terre dans la culture juive. Pour les chrétiens, c’est la fête du don de l’Esprit, premier fruit de la résurrection. Mais qui est cet Esprit? La liturgie de la fête et plus particulièrement une hymne appelée séquence, nous en tracent le portrait.
Images et poésie
La liturgie de la Pentecôte est riche d’images et de poésie. En plus des pages d’Écriture habituelles, elle nous offre une hymne chantée avant l’alléluia et la proclamation de l’évangile. Comme elle s’inscrit dans la suite des lectures, on l’appelle aussi séquence. Les aînés ont appris à la connaître sous son nom latin qui reprend ses premiers versets : Veni Sancte Spiritus … Viens, Esprit Saint.
Un cadeau
C’est un cadeau qui nous vient du Moyen-Âge à une époque où les poètes s’en donnaient à cœur joie pour célébrer les grandes liturgies. Toutes les fêtes avaient leurs séquences propres.
À leur manière, elles se voulaient des catéchèses tenant souvent lieu de prédication. À travers les aléas des diverses réformes liturgiques, seulement quatre d’entre elles ont été conservées, dont la séquence qui nous est proposée à la Pentecôte.
Elle donne d’entrer à la fois, en communion avec les croyants du douzième siècle, mais surtout de goûter à leur compréhension du mystère. La tradition attribut sa rédaction au Pape Innocent III, du moins elle a été popularisée sous son pontificat.
Une réalité difficile à saisir
Et qu’est-ce qu’on y trouve? De saisissantes images qui cherchent à lever le voile sur une réalité difficile à saisir. Comme ailleurs dans les Écritures, l’Esprit y est décrit dans ses effets.
Ici, on cherche à mettre des mots sur ce qui se passe au plus intime de l’être quand il vient se poser tout en finesse, comme le ferait une colombe, pour reprendre une image familière aux habitués des évangiles.
L’hymne parle de douceur, de consolation, de lumière, de fraîcheur, de repos et d’intimité. On reconnaît là, à leur manière, les fruits de l’Esprit mais avec comme un surcroît de délicatesse et de petits soins.
Un hôte généreux
Pensons au qualificatif que le poète donne à l’Esprit. Il l’appelle : l’hôte très doux de nos âmes. Et cet hôte est là pour guérir, pour tout rendre beau et net. Il est là pour redonner de la souplesse à ce que la vie a durci, pour redonner de la chaleur à ce qui s’est refroidi.
On l’appelle aussi le père des pauvres. Cette seule mention mériterait tout un développement. Elle annonce un choix et dit une préférence non équivoque.
Que de richesses à célébrer !
Viens hôte très doux !