Un incontournable à tout adulte ou catéchète intéressé à faire la mise au point de sa foi, à mettre de l’ordre et établir une hiérarchie dans ses croyances.
BEAUCHAMP, André, Entre silence et parole, la Foi, Montréal, Éditions Paulines, 2002, 156 p.
Auteur
André Beauchamp est bien connu pour son implication et son engagement dans les questions d’éthique et d’environnement, la gestion de l’eau, sa participation aux émissions télévisées et aux forums des affaires publiques. Théologien, philosophe, et surtout vulgarisateur, il a publié de nombreux ouvrages dans le domaine religieux et dans le domaine de l’environnement.
Présentation générale
L’ouvrage présente l’essentiel d’un parcours chrétien de la foi, vécue dans un contexte inter-religieux et questionnée par les problèmes de la mondialisation et de l’environnement.
Contenu
Le texte est bien écrit. L’auteur fait souvent appel à son enfance, à ses souvenirs, à son expérience personnelle. Certains chapitres sont plus théoriques et plus difficiles, mais n’en sont pas moins indispensables pour éclairer le propos de l’auteur. Ainsi les notions de science et foi, les divers sens de « croire », besoins et désirs, le dehors et le dedans, la résurrection et la réincarnation, etc.
L’exposé prend souvent la forme de questions. Les titres de cinq des onze chapitres sont des interrogations.
Comment être sûr d’avoir la foi? Peut-on se contenter d’avoir « la foi d’avoir la foi »? Une foi adulte exige un certain nombre de paramètres. En voici quelques-uns.
La foi se doit de rester une question toujours ouverte. En quête continuelle de Dieu, à renouveler tous les jours. Et cela « même au risque de déplaire aux gardiens ».
L’expérience de la beauté, qui se rapproche de l’expérience mystique, pourrait bien être une approche de la foi tout à fait appropriée à notre temps.
Du salut de Moïse (alliance avec Dieu) au Salut en Jésus, il y a tout un monde. Le salut en Jésus, « c’est finalement l’amour de Dieu partagé et rendu accessible. C’est cela, la bonne nouvelle, qui est à la fois libération, pardon des péchés et accès à la vie même de Dieu. [.] . Jésus ne prolonge pas simplement la foi de Moïse. Il l’actualise et la transforme » (p. 77).
Le chrétien doit s’approprier la résurrection de Jésus. L’adhésion au témoignage exige, en plus, la validation par l’expérience de la foi, comme l’ont « reconnu » les pèlerins d’Emmaüs. « L’expérience de la foi, écrit A. Beauchamp, est plus fréquente qu’on ne pense. Mais distraits de notre vie, nous ne le réalisons pas toujours ».
Comment établir un juste équilibre entre l’activité, les œuvres et l’intériorité ? « C’est dans le va-et-vient incessant du cœur et des mains, de la prière et de l’action, du dehors et du dedans que se vérifie l’expérience chrétienne » (p. 150).
Il importe de concilier l’expression individuelle de sa foi avec les rites de la communauté, ce qui n’est pas chose facile.
Le chrétien d’aujourd’hui doit affirmer sa foi, éviter le fanatisme, tout en respectant la foi et les croyances de l’autre.
C’est sans doute le chapitre sur le Credo simplifié qui nous semble la réflexion la plus originale ou la plus pratique de ce livre. Notre Credo, encombré par l’histoire (exemple : « est descendu aux enfers »), n’est plus adapté à notre monde actuel. L’auteur propose un schéma de credo pour le 21e siècle, qui s’en tient à l’essentiel de la foi : Dieu, Père, Fils, Esprit, la résurrection. Le lecteur a le choix entre trois formules : hymne, litanie ou prière. Les croyants et les croyantes sont invités, eux aussi, à reformuler leur foi.
Utilisation
Malgré quelques chapitres plus difficiles, cet ouvrage nous semble indispensable à tout catéchète et à tout adulte intéressé à faire la mise au point de sa foi, à mettre de l’ordre et établir une hiérarchie dans ses croyances.