Dire Dieu aux personnes éprouvées

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Au-delà des paroles...


9 août 2011


Troisième d’une série de 4 articles publiés dans l’édition nationale du Feuillet Paroissial sur le thème « Comment présenter Dieu… ».
Il faut avoir rencontré le Dieu qui souffre pour se faire modeste et humble devant celui ou celle qui nous renvoie l’image du Christ en croix.

N.B. Quelques modifications mineures furent apportées à l’original, dont l’ajout de sous-titres.

Demander l’aide de Dieu

Homme découragéMon meilleur ami est atteint du cancer. Ma belle-sœur vient de perdre sa mère. Un de mes bons voisins a perdu tout son bétail dans un incendie.

Ce sont des gens qui me connaissent et qui m’estiment. Ils savent que je suis croyant, ils se demandent – ils ME demandent – où Dieu dans de telles épreuves.

La première chose à faire, ce n’est pas de parler de Dieu à ces personnes, mais de parler de ces personnes à Dieu! De les porter dans ma prière. De faire résonner en présence de Dieu leur tristesse, leur désarroi, leurs questions, leur révolte même. Et ensuite, de demander à Dieu de m’inspirer les bonnes attitudes, les bonnes paroles.

Une qualité de présence signifiante

La deuxième chose à faire, c’est d’agir plutôt que de parler. Parfois, on ne peut qu’être là, présent, assumant son impuissance, mais refusant de laisser l’autre seul avec sa souffrance et sa tristesse.

À Julie qui avait fait une fausse couche, Sylvain a simplement apporté des fleurs. Pour Daniel et Pierrette qui vivaient un deuil, Louise et Paul ont préparé des repas et se sont offerts pour garder le bébé. Daniel et Pierrette ont dit, par la suite, que la perte d’une personne aimée leur avait permis d’en découvrir des dizaines d’autres qui les aimaient.

Le Christ nous accompagne

La troisième chose à faire, c’est de leur montrer le Christ en croix. Il n’est pas au-dessus de nos souffrances; il est dedans! Il est venu nous y rejoindre pour arracher notre souffrance à l’absurde, au désespoir, à la solitude. Il est notre compagnon de route, notre force et notre courage.

Un non-sens… transfiguré

Enfin, il y a un quatrième pas. Mais c’est le plus difficile. Je ne pense pas qu’on puisse le dire carrément à une personne qui souffre.

On peut juste prier pour qu’elle y parvienne, ou lui suggérer de lire l’Évangile pour qu’elle le découvre. Cette quatrième étape que nous révèle l’Évangile, c’est de découvrir que la souffrance est « recyclable ».

C’est ce que Jésus a fait : il a pris ce qu’il y a de plus affreux, de plus inhumain dans notre condition, et il en a fait ce qu’il y a de plus beau.

« Ceci, c’est mon corps livré pour vous, ceci c’est sang versé pour vous. » Autrement dit : « Ceci, c’est ma souffrance; cette souffrance, j’en fais un geste d’amour total pour vous. »

Tel est le grand mystère de la Croix. Le mystère d’une souffrance transformée, « recyclée », en amour.

Il faut avoir souffert…

Il faut avoir souffert pour comprendre celui qui souffre. Il faut avoir rencontré le Dieu qui souffre pour se faire modeste et humble devant celui ou celle qui nous renvoie l’image du Christ en croix.

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