La terre est confrontée à une crise écologique. Les catéchètes chrétiens sont invités à intégrer cette préoccupation dans la formation qu’ils donnent.
Verte comme une prairie au printemps, chargée de fleurs, égayée de chants d’oiseaux et de rires d’enfants.
Bleue comme la mer, un grand lac ou cette eau jaillissant discrète entre pierre et mousse.
Vous ne trouvez pas que ça ressemble à une bande dessinée pour les tout-petits où l’auteur raconte son rêve d’une planète verte et bleue qu’une eau belle, pure et abondante abreuve et laisse partout jaillir la vie.
Pourtant cette planète ne se cache pas dans une lointaine galaxie ni dans un dessin d’enfant. Il s’agit tout simplement de la terre, de notre bonne vieille terre confrontée à toutes sortes de paradoxes :
- la mondialisation des marchés conduit à l’impasse et l’atmosphère se réchauffe paraît-il : deux degrés de plus et des milliers d’espèces animales disparaîtront;
- la glace des pôles risque de fondre et d’augmenter dangereusement le niveau de la mer engloutissant de vastes contrées;
- au même moment, l’eau potable se fait plus rare et devient objet de convoitise.
Selon les experts, une grave crise écologique se dessine à l’horizon.
L’année internationale de l’eau douce décrétée par l’O.N.U. vient à peine de se terminer. Comme beaucoup de ces années thématiques, elle risque de passer inaperçue même si les enjeux sont d’une gravité et d’une urgence peu commune. Mais tout n’est pas désespéré.
Des solutions sont possibles mais selon les experts elles reposent sur une approche globale impliquant et solidarisant l’ensemble des habitants de la planète. Toutes les voix doivent alors se faire entendre et celle des chrétiens n’a pas à rester muette, ne serait-ce que pour affirmer que le destin du monde n’est pas celui d’une incontournable culbute dans la catastrophe.
Ainsi on peut toujours rêver d’une planète verte et bleue mais elle ne le sera qu’à la condition d’être fraternelle. Un mot bien modeste qui vient simplement traduire ce que les écologistes nous expliquent longuement à savoir que toutes les espèces vivantes sont interreliées et dépendantes les unes des autres.
Or quand l’homme devient un loup pour l’homme et son environnement, il le devient pour lui-même, mais quand un simple verre d’eau est fraternellement offert, et ici l’image prend tout son sens, il devient signe de salut.
La fraternité que demande le Christ à ses disciples s’étend donc à tout le monde vivant. Les catéchètes sont-ils conscients de cet enjeu, neuf dans la formation chrétienne? La vie, voire la survie de la planète Terre et des êtres qui l’habitent, aujourd’hui et demain, fait-elle partie des préoccupations catéchétiques?
Le grand livre de l’Apocalypse se termine par une vision grandiose et pleine d’espérance. Saint Jean voit « un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre avaient disparu », cette terre de domination où les riches sont de plus en plus riches et insatiables de pouvoir et où les pauvres deviennent de plus en plus pauvres. Voilà qu’elle fait place à une « Jérusalem nouvelle toute belle, comme une fiancée parée pour son époux » (Ap 21,1-2).
Une Jérusalem verte, bleue et fraternelle… Un beau rêve pour la planète! Alors pourquoi ne pas en faire un vœu et se mettre modestement à l’ouvrage.