Parcours long de formation ou courte initiation sacramentelle? En fait, des catéchèses aux rythmes divers s’imposent.
Il est toujours hasardeux d’utiliser à d’autres fins des expressions consacrées…
Disons que les 2 vitesses appliquées à l’univers catéchétique pointent vers les choix que feront les communautés chrétiennes.
Entre les 2, nos cœurs balancent :
- une catéchèse des enfants en vue de la célébration d’un sacrement;
ou - un processus de formation à plus long terme, dégagé de l’imminence d’un acte sacramentel?
L’insuffisance de l’initiation sacramentelle
Il est illusoire de penser que seuls les parcours sacramentels permettront de former des générations de femmes et d’hommes éveillés aux conséquences de la foi chrétienne. Mais alors, par où commencer? Où trouver ces perles rares disposées à s’engager dans une formation étapiste qui progressivement déploiera le mystère de la foi chrétienne au cœur d’une humanité complexe et exigeante, aux repères éclatés? Où trouver des gens qui ont du temps pour ces choses? Plutôt, comment trouver du temps pour ces gens intéressés aux choses de l’âme?
Certains jugements souffrent d’un manque de nuances et engendrent la démobilisation : « tabler sur les enfants au moment d’une préparation sacramentelle, c’est une perte de temps! Aucun avenir dans cette voie! Il faut changer d’attitude, d’approches si nous voulons donner une chance à la foi de prendre le souffle de la vie moderne ».
La célébration du sacrement suscite la formation
Il est vrai que la préparation imminente d’un sacrement conditionne le parcours et, l’événement advenu, les suites se font rares! Par ailleurs, la vie moderne est ainsi faite : il faut un événement pour créer un mouvement et susciter de l’intérêt!
Risquons de proposer aux chrétiens et aux chrétiennes de nos milieux un parcours de formation qui retiendrait concrètement de grands pans de leur grille-horaire, section soirée et fin de semaine surtout, et nous verrons les résultats! Peu d’élus se bousculeront aux portes! Mais alors, sommes-nous en train de rêver en couleurs et de nous engager sur la triste voie de la déception ecclésiale? Doux rêve, comment deviendras-tu réalité?
Catéchèse adaptée
En fait, la catéchèse à 2 vitesses, c’est la nécessité d’une approche réaliste de notre réalité québécoise.
Il faut tabler sur la largeur de vue de l’horizon catéchétique et sa complémentarité.
Il en va de 3 temps différents qui engendrent des rythmes différents. Non plus une catéchèse à 2 mais à 3 vitesses :
- Catéchèse évangélisatrice, celle de la rencontre de Dieu;
- Catéchèse du long parcours qui permet de découvrir les diverses facettes de ce que peut créer cette rencontre;
- Catéchèse du temps de la vie lorsque l’identité nouvelle est créée.
L’éveil de la foi
La catéchèse à 3 vitesses commence par l’événement déclencheur : la rencontre.
D’abord le Christ à rencontrer au cœur d’un événement de vie! Et lorsque Dieu se fait événement, le temps, l’espace, le lieu et les personnes se sacramentalisent, c’est-à-dire deviennent des passages permettant à l’être humain de se découvrir autre, partie de Dieu, lié à sa destinée.
Rappelons-nous que les sacrements ont d’abord été une longue suite d’événements près de la vie, tous révélateurs d’un Dieu qui habite parmi nous.
Catéchèse à 3 vitesses? C’est un incontournable puisqu’il en va des divers rythmes de qui chemine avec son Dieu. Favorisons d’abord la rencontre avec Dieu au cœur des réalités et des défis de la vie quotidienne, véritable sacrement, et alors nous verrons que comme les saisons, les vitesses du cheminement de la foi s’appellent l’une l’autre.
Sacrement ou pas, peu importe, il faut au départ créer l’événement, la rencontre! Un risque? Le Seigneur ne nous a-t-il pas promis d’y être présent lorsque deux ou trois sont réunis en son nom?