Dans la foulée du synode

Une question

En guise d’introduction au ministère pastoral de Jésus, Luc présente la figure de Jean le baptiseur ou le Baptiste, si l’on préfère. Il annonce avec vigueur que le Messie est là invitant au retournement du cœur et à vivre un baptême de purification. Dans l’euphorie les nouveaux convertis s’écrient : Que devons-nous faire? (Luc 3,10-14).

Se compromettre

La réponse de Jean cherche à orienter l’attention vers des actions concrètes. D’ailleurs la question qui lui est faite n’est pas : Que faudrait-il faire? avec un beau conditionnel qui permet toujours de s’en sortir, mais bien plutôt : Que devons-nous faire? Ça, c’est engageant et même compromettant.

Toutefois, ce que le récit de Luc rapporte n’est peut-être pas ce qu’on aurait souhaité comme réponse. Les consignes de Jean sont plutôt pointues et pas nécessairement dans la perspective des défis que nous avons à relever. Par ailleurs, elles comportent des appels : appel au partage pour celui qui a deux tuniques, appel à la justice pour les collecteurs d’impôts, appel à la non-violence pour les militaires. C’est déjà beaucoup.

Ce que Jean ne dit pas

Tout de même, le Baptiste laisse peut-être une autre leçon. Tout ce qu’il ne dit pas pour apprendre à vivre dans la justice et le partage, ne donne-t-il pas à comprendre que c’est à nous, maintenant, de le trouver en restant dans cette ligne de lucidité et de générosité qu’il propose. Et les occasions de le faire ne manquent pas.

La maison commune

Par exemple, il n’est que de penser à l’urgence planétaire de poser les gestes qui sauvegarderont et protégeront la maison commune qu’est la terre. À grands frais, on vient à nouveau de parler de changements climatiques, mais l’écologie n’est pas d’abord une question scientifique ou politique, elle est une question morale. C’est bien ce que martèle François avec force. Son message commence lentement à faire son chemin, il ne faudrait pas que les chrétiens soient les derniers à l’accueillir.

Le défi de faire communauté

Et il y a plus près de nous. N’y a-t-il pas nos communautés à reconstruire après l’exil de la pandémie dont on sort à grand-peine. Il est urgent de se pencher avec courage sur la question.

Il ne suffit pas de parler de regroupement de paroisses et de les coiffer du beau nom de communauté. Nous sentons bien la nécessité d’en faire de véritables communautés d’accueil et de cheminement. Nous sentons bien le besoin de faire communauté autrement.

Discerner

Mais alors que devons-nous faire? D’abord un voir, un voir courageux pour mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons et dans la même foulée la portion d’Église où nous avons les pieds. La réponse contemporaine à la question des disciples devient alors qu’il nous faut amorcer un processus de discernement ecclésial et que nous devons le faire ensemble en synode.

Joie et courage

L’aire à battre le blé – pour reprendre l’image de Jean – a besoin d’être nettoyée (Lc 3,17). Il importe de nous y mettre avec courage, à nous de nous tenir debout, dans la joie, sans crainte nous rappelant que la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera nos cœurs et nos pensées dans le Christ Jésus (Phi 4,7).