Ne pas attendre à demain pour vivre à plein

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Le temps du Carême

C’est aujourd’hui le temps pour vivre nos rêves les plus profonds. Le carême nous rappelle l’importance de l’union au Christ afin de vivre la vie en abondance, de rayonner, de vivre la gratuité du don et d’apporter notre contribution unique et irremplaçable.

Le présent article se base à titre particulier sur la pensée de Maurice Zundel. Les citations sont tirées de quelques-uns de ses ouvrages (dont une homélie). Ce texte s’inspire également de l’ouvrage intitulé « 40 jours avec Maurice Zundel et les Pères du désert – Un chemin de croissance humaine et spirituelle » (p. 86-90 et p. 189-192) que nous vous conseillons grandement.

Le bien le plus précieux

Horloge - CielPlus que l’or et l’argent, le temps est le bien le plus précieux qui nous soit donné.

Afin de vivre à plein, il importe de vivre chaque journée comme si c’était la dernière.

C’est à ce prix que nous irons jusqu’au bout de nos rêves les plus profonds.

C’est aujourd’hui le temps pour apprendre à aimer :

  • Dire les mots qui font vivre
  • Poser les gestes qui construisent
  • Vivre dans la vérité
  • Se réconcilier
  • Se consacrer aux choses importantes
  • Vivre et apprécier des moments de qualité en famille ou avec des amis
  • S’émerveiller devant la beauté de la nature

Tout n’est pas interchangeable

Comme l’affirme Maurice Zundel, l’action irremplaçable, c’est le rayonnement du cœur de notre être, dans la gratuité du don :1

  • Le sourire de la bonté
  • Le don de la joie

Faire le bien, là où nous sommes, c’est être nous-mêmes, c’est apporter notre « touche » unique qui n’est pas interchangeable :

Si nous étions interchangeables, la vie n’aurait pas de sens. La vie n’a de sens, la vie n’est si grande, elle n’est si nécessaire que parce que chacun de nous est une voix unique, est un regard unique, est un visage unique, est une révélation du Dieu unique.2

Créés à l’image de Dieu de bonté, nous sommes appelés à devenir à sa ressemblance.

Manger, boire, dormir, être consommateur ne peut nous suffire.
Nous avons besoin de donner.3

Voilà ce que nous rappelle notamment le Carême.

Quelles bonnes actions pourrais-je réaliser aujourd’hui ?

Se ressourcer à la Source qui nous habite

Avec beaucoup de finesse, Maurice Zundel rappelle dans toute son œuvre que le christianisme n’est pas une morale, mais une rencontre avec Dieu lui-même, une rencontre qui transforme et bouleverse notre vie.

Dans la perspective chrétienne, le rayonnement de notre être tient fondamentalement à notre union à Dieu, au Christ. D’où l’importance d’une prière qui passe par le cœur :

Beaucoup commettent une grande erreur, lorsqu’ils pensent que les moyens préparatoires et les bonnes actions engendrent la prière, alors qu’en réalité c’est la prière qui est la source des œuvres et des vertus.
Ils prennent à tort les fruits ou les conséquences de la prière pour les moyens d’y parvenir, et diminuent ainsi sa force.
C’est un point de vue entièrement opposé à l’Écriture : car l’Apôtre Paul parle ainsi de la prière : « Je vous conjure avant tout de prier ». (1 Tm 2,1)4

Le temps du Carême nous rappelle tout spécialement « qu’afin de vivre à plein », « afin d’aimer et de donner », il importe de se ressourcer « à la Source qui nous habite » :

Notre premier souci doit être de faire du silence en nous, de nous recueillir chaque jour, quelques minutes, pour entendre l’appel du Christ et apprendre à vivre sa vie comme la nôtre. Car le Règne de Dieu, c’est justement comme le suggère un grand poète, de le laisser vivre dans la vie qu’il répand.5

Vivre éveillé

Golghota - LumièreLe philosophe et théologien Blaise Pascal comprenait la vocation du chrétien, de même que le sens du Carême comme une veille :

« Jésus sera en agonie jusqu’à la fin du monde. Il ne faut pas dormir pendant ce temps-là. »6

Celui qui est venu pour « que nous ayons la vie en abondance » (Jn 5,26) rêve encore plus que nous.

C’est un rêve qui lui coûte, hier comme aujourd’hui.

À l’instar du Christ, « vivre à plein », c’est dire « oui » à la tendresse divine et au rêve de Dieu.

Ainsi, le Christ cessera d’être en nous le Seigneur crucifié, pour y devenir le Seigneur ressuscité.7

Pâques ne sera plus alors le simple rappel d’un événement passé, mais la plus actuelle réalité de notre vie.8

  1. Évangile intérieur, p. 19
  2. Ton visage ma lumière, p. 93-94
  3. Évangile intérieur, p. 75
  4. Récits d’un pèlerin russe, Éditions de la Baconnière à Boudry (Suisse), p. 27.
  5. Un Carême sans grimace, homélie de Maurice Zundel.
  6. Un Carême sans grimace, homélie de Maurice Zundel.
  7. Un Carême sans grimace, homélie de Maurice Zundel.
  8. Un Carême sans grimace, homélie de Maurice Zundel.
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