L’émerveillement, une des plus belles formes de l’amour

De Maurice Zundel. Tiré d’une homélie à des jeunes.

La véritable humilité : c’est de s’émerveiller tellement de la beauté de Dieu, de la bonté de Dieu, qu’on ne puisse plus penser à soi.

Et la seule manière de se guérir de cette vanité bête à laquelle nous cédons tous si facilement, c’est d’apprendre à s’émerveiller.

Plutôt que de me dire que vous êtes un pauvre type, vous savez bien que vous ne méritez pas le paradis, mais que tout de même Dieu vous le donnera parce qu’il sait très bien que vous êtes un propre à rien!

Il me semble que la plus belle manière d’échapper à ce sentiment de mendicité et de retrouver notre dignité humaine …

Alors on n’a plus besoin de s’aplatir, on ne pense plus à soi, on se perd dans la beauté que l’on rencontre, on s’oublie dans la musique, on s’émerveille de ce sourire d’un petit enfant et, dans la joie d’admirer, on communie toujours plus profondément à la Présence divine qui se révèle sous tous ces visages innombrables, sous tous ces aspects de la nature, de l’art, de la science et de l’humanité.

(…)

Chacun de nous d’ailleurs peut voir comment il peut s’émerveiller, mais c’est capital.

Pourquoi est-ce qu’on s’ennuie si souvent dans les ménages?

C’est parce qu’on ne monte pas, on ne monte pas! Il n’y a pas de progrès!

On lit les mêmes trucs de littérature de quatre sous, on va voir les mêmes films érotiques, on n’a rien à se dire, on n’a rien de nouveau à s’apporter!

Il faudrait, au contraire, que l’on continue à travailler, à étudier, à suivre les études des enfants, à se mettre à leur niveau.

Ce serait passionnant! Ce serait passionnant, parce qu’on aurait toujours quelque chose de nouveau à apprendre, quelque chose de nouveau à se communiquer, et il n’y aurait pas de fin à la découverte des uns par les autres!

Il faut avoir chacun une passion, une passion noble et grande, et à travers cette passion …

… il faut que chacun de nous ait une passion qui soutienne son élan et qui chaque jour lui permette de faire un nouveau départ.

Alors il comprendra qu’on ne peut pas entrer au paradis, il faut le devenir!

C’est de la même manière que nous allons vers Dieu.

Nous ne pouvons le connaître que dans la mesure où nous faisons en nous ce vide sacré qui lui permet de grandir en nous en même temps que nous grandissons en Lui.