Dire la résurrection

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« La mort qui meurt de l’envahissement de la vie »

L’Apôtre Paul a brillamment annoncé la résurrection du Christ, Pierre aussi comme en témoigne le Livre des Actes des Apôtres.

Mais comment rendre compte de ce qui s’est passé ce matin du premier jour de la semaine...? Comment traduire cet « inespéré »? Comment trouver les mots justes? Comment éviter la confusion?

On a beaucoup écrit sur le sujet. Nombreux sont les savants traités de théologie. À côté d’eux il y a aussi le témoignage des poètes. Ils disent parfois davantage.

C’est ce que fait Didier Decoin en comparant la résurrection du Christ à d’autres résurrections comme celle de Lazare pourtant au tombeau depuis quatre jours. Il sent déjà avait même tenu à préciser saint Jean.

Et le mort sort, empêtré dans son suaire.
Il s’agit bien là d’une vraie résurrection, au grand jour et en présence d’une foule de témoins.

Mais aussi bouleversant soit-il, le miracle de la résurrection de Lazare a impliqué une intervention extérieure. Un ordre que la Vie, dont Jésus est l’incarnation, donne à la mort dont Lazare est un des gisements. Sans Jésus, Lazare eût continué à se décomposer.

Pas plus Lazare que vous ou moi, nous ne pouvons-nous ressusciter nous-mêmes.

Or ce qui se passe dans le secret du tombeau que Joseph d’Arimathie offre au supplicié du Golgotha est d’un tout autre ordre.

Personne ne vient crier d’une voix forte comme pour Lazare, personne ne s’infiltre dans les ténèbres pour rappeler le crucifié à la vie. Personne sinon Dieu, personne sinon Jésus, vrai Dieu né du vrai Dieu.

Ce n’est plus la Mort obéissant aux injonctions de la Vie, mais la Mort qui meurt de l’envahissement de la Vie. La Résurrection naît et éclate de l’intérieur même de la mort, elle ne lui commande plus : tout simplement, elle la nie.

Didier Decoin et Éliane Gondinet-Wallstein, Célébrer l’Inespéré, Coll. Célébrations, Albin Michel 2003, 96 pages, page 28.


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