Dans le secret…

Jésus disait à ses disciples : « Si vous voulez vivre comme des justes, évitez d’agir devant les hommes pour vous faire remarquer… Ton Père voit ce que tu fais dans le secret… » (Mt 6:1,4)
La consigne est toute simple mais elle donne un surplus de sens au partage, à la prière et au jeûne particulièrement en ce temps de grâce qu’est le Carême.

Par trois fois Jésus dira à ses disciples : « Ton Père voit ce que tu fais dans le secret, il te le revaudra… » Alors, pourquoi ne pas se laisser regarder par Dieu dans le secret de nos vies?

Dieu nous invite au partage, dans le secret…

Pourtant nous ne savons que trop comment nous ne manquons de rien alors que tant d’hommes, tant de femmes, tant d’enfants sont blessés dans leur dignité parce qu’ils manquent du nécessaire… Alors, si je décidais, dans le secret, de partager un peu plus, si je décidais, dans le secret, de restreindre ma consommation.

Seigneur, que mes mains s’ouvrent pour partager, je sais que tu me le revaudras!

Dieu nous invite à la prière, dans le secret

On finit toujours par trouver du temps pour rencontrer ceux qu’on aime… Donner du temps simplement par amour, par amitié. C’est un peu cela, prier, prier en toute gratuité. Si je décidais dans le secret de donner un peu plus de temps à la prière.

Seigneur, aide-moi à mieux prier, je sais que tu me le revaudras!

Et Dieu nous invite aussi à jeûner, dans le secret…

Mais que faire du jeûne? N’est-ce pas l’occasion de prendre ses distances avec ce qui occupe trop de place dans nos vies, une occasion merveilleuse de poser un geste libre. Certes on peut se priver d’un peu de nourriture et se faire proche ainsi de ceux qui quotidiennement vivent dans leur chair l’expérience du manque… Mais le jeûne peut aussi prendre un autre visage. Tant de choses nous détournent de l’essentiel.

Seigneur, dans le secret, fais que je marche en personne libre, je sais que tu me le revaudras…

Je sais bien que le Seigneur me le revaudra, mais pourquoi cet appel si pressent au partage, à la prière et au jeûne? Peut-être tout simplement parce qu’il y a dans nos vies des choses qui ont besoin de changer… Il nous arrive tous d’avoir nos mauvais jours. Par nos refus la mort s’installe tout doucement, la désespérance aussi et c’est alors que nos vies prennent un goût de cendres…

La cendre, c’est ce qui reste quand tout a brûlé…

… un peu comme ces amours qui meurent de ne pas avoir pu être fidèles, un peu comme la foi qui s’étiole de ne pas avoir été nourrie, un peu comme ces vies qui étouffent dans tous ses petits ou ses grands esclavages…

Oui trop souvent notre foi est comme la cendre: que de tiédeur!
Et notre espérance tout autant : que de légèreté!
Et notre monde : que de poussières!
Et notre communauté, elle aussi est bien souvent comme la cendre: que de dispersion!

Mais la cendre parle aussi de la braise qui s’y cache et qu’un souffle léger suffit à ranimer.