S’amuser avec les anges

Noël le temps des souhaits et des anges! Anselm Grün a joint les deux pour offrir à ses lecteurs un petit livre dont le charme n’a d’égal que son sérieux.

GRÜN, Anselm, Le petit livre des anges, Salvador, 2010, 185 p.

L’univers des anges

Noël n’est-il pas le temps privilégié de l’année pour s’amuser avec les anges? On les voit voltiger à la crèche ou dans les champs pour rassembler les bergers. Plus sérieusement l’un d’entre eux – et non le moindre – fait à Marie une mystérieuse annonce après l’avoir saluée respectueusement. Un autre tente d’expliquer à Joseph ce qui lui arrive.

Toutes les religions connaissent les anges. Ceux de la Bible nous sont sans doute plus familiers. Ils nous mettent sur la route de Dieu. Par ailleurs si dans les Écritures, ils font très sérieux et se voient confier des missions importantes, ils évoquent pour plusieurs quelque chose de léger, d’aérien, de moqueur même.

Les artistes l’ont bien compris avec leurs angelots enfantins et dodus. Parmi ceux-là, l’univers des Anges a fait la fortune de Pietro de Fiesole, un religieux dominicain qui vivait à Florence au XVe siècle. Il peignit de si beaux anges, qu’on l’a appelé le « Frère Angélique » : Fra Angelico, tant et si bien qu’aujourd’hui il est « bienheureux » et… l’heureux patron de tous les peintres.

Un autre religieux, bénédictin allemand bien contemporain cette fois, s’est amusé lui aussi avec les anges. Il s’agit d’Anselm Grün. Se rappelant que sous le mot ange se cache le mot message et que souvent on aura confondu message et messager, il s’est plut à formuler des messages sous forme de souhaits. Il leur a donné divers visages d’anges. C’est ce qu’on trouve dans son dernier ouvrage : Le petit livre des anges.

Des anges devenus souhaits

Grün s’en explique dans sa préface. Souvent écrit-il, quand on formule des voeux pour quelqu’un, ils sont associés à un ange. Ne dit-on pas : « Je te souhaite un bon ange pour t’accompagner »? Pour Grün ces souhaits sont ceux qui viennent du cœur.

Et pourquoi les anges? Parce qu’ils font le lien entre le ciel et la terre : « C’est ce que Jacob voit dans son rêve : des anges montent sur une échelle s’élevant très haut dans le ciel, et d’autres en descendent. De la terre vers le ciel et du ciel vers la terre. Cet épisode du songe de Jacob, raconté dans la Bible, montre que les anges ouvrent le ciel au-dessus de nous, qu’ils touchent notre cœur ».

Porté par un ange messager, Anselm Grün a formulé plus de cent-soixante souhaits, tous différents, à lire dans l’ordre ou dans le désordre, selon son humeur. Certains font quelques lignes, les plus longs tiennent dans une page, mais tous offrent ce qu’il faut pour nourrir la méditation. Leur présentation suggère qu’on en lise un par jour.

L’auteur a regroupé ses souhaits en trois courts chapitres. Ils invitent à découvrir le reflet de Dieu dans nos vies, à mieux vivre ensemble et à faire des anges de fidèles compagnons pour la route.

Des souhaits à offrir et à se faire offrir mais aussi une belle occasion de porter un regard neuf sur l’univers des anges.