L’acte de foi

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La foi en acte ou mieux l’acte de croire

Voici le premier d’une série de trois articles consacrés à trois prières traditionnelles. Le vocabulaire chrétien cherche à traduire ce qui caractérise la vie chrétienne et tout particulièrement la façon d’aimer, de croire et d’espérer de ceux et celles qui se reconnaissent disciples de Jésus.
La foi est à comprendre comme un acte vivant ayant en son cœur la rencontre d’un Vivant.

La foi… d’abord une rencontre avec Quelqu’un

Acte de foi de Thomas l'apôtreD’entrée de jeu je préfère dire : la foi en acte ou mieux l’acte de croire… Et ce n’est pas sans raison. La foi n’est pas une notion abstraite mais au contraire quelque chose de vivant. Les mots que nous utilisons, particulièrement dans le domaine religieux, sont parfois piégés. C’est peut-être ici le cas.

Faites-en l’expérience. Si vous vous retrouvez en présence d’un groupe d’aînés pratiquants et que vous dites : « Acte de foi », il y a fort à parier qu’on commencera à réciter : « Mon Dieu, je crois fermement tout ce que la Sainte Église catholique croit et enseigne, parce que c’est Vous qui l’avez dit et que Vous êtes la vérité même. » L’acte de foi devient alors une formule, une prière.

Certes elle dit notre adhésion ferme à l’enseignement de l’Église, mais n’est-ce pas un peu réducteur? Si l’intelligence y a toute sa place et doit y avoir sa place, la foi ne se situe pas d’abord dans le monde de la connaissance et des réponses, mais bien dans celui d’une rencontre avec Quelqu’un.

La foi comme vie de communion avec le Christ

La foi n’est pas un ensemble de réponses érigé en système. D’ailleurs si elle a perdu sa vitalité ou son attrait chez tant de nos contemporains, c’est qu’elle a été dénaturée.

L’acte de foi, l’acte de croire ou la foi en acte est avant tout une question qui habite nos cœurs comme elle habitait le cœur de Pierre : Pierre m’aimes-tu? Cette question a aussi brûlé le cœur de Paul, alors qu’il accueille le regard de Dieu posé sur lui.

Ainsi la foi ne réside pas dans la récitation d’un credo mais essentiellement dans l’expérience d’un contact intime avec le Christ. Ce qui lui fera proclamer haut et fort que le salut ne vient pas de l’observance de la Loi ni des gestes de pratique religieuse accumulés comme si le salut était à vendre, mais bien au contraire de la foi à comprendre comme un acte vivant ayant en son cœur la rencontre d’un Vivant. Paul nous aura donné de comprendre l’acte de foi. Les credos viennent ensuite.

De plus le vécu de Paul a quelque chose de décisif par rapport à notre propre expérience croyante. Paul n’a pas connu le Christ. Certes il y a aura eu cette illumination qu’il aura connu sur la route de Damas, mais c’est essentiellement à travers le témoignage des disciples qu’il apprend à découvrir ce que signifie le mot croire.

Paul s’inscrit dans la mouvance d’une tradition naissante dont il se fera à son tour un témoin privilégié faisant de lui un véritable Apôtre. Il nous aura appris que croire se reçoit comme un héritage.

Et au cœur de ce trésor reçu des premiers témoins, Paul a également mis en lumière cette autre dimension : l’acte de foi, prend tout son sens en se faisant espérance et en se prolongeant dans les fruits de charité qu’il engendre.

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